Meurtre à Ormstown: la relation houleuse entre l’accusé et sa fille aurait perduré pendant des années
Alain Caza a comparu jeudi matin devant le tribunal
Laurent Lavoie et Jonathan Tremblay
ORMSTOWN | Le sexagénaire accusé jeudi d’avoir tué sa propre fille de 34 ans, une jeune mère de famille souriante et appréciée, aurait entretenu une relation houleuse avec celle-ci depuis plusieurs années, selon des voisins.
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«C’est dramatique, mais ils étaient toujours en chicane. On entendait souvent Amanda crier», a laissé tomber jeudi une dame qui a résidé à proximité de la maison familiale des Caza, durant de nombreuses années, à Huntingdon.
«On savait qu’il arriverait quelque chose, un jour», a poursuivi celle qui a exigé l’anonymat, pour ne pas se mettre à dos d’autres membres de la famille de la petite municipalité.
À l’instar des autres personnes interrogées par Le Journal, elle estime que la relation entre Alain Caza et sa fille, Amanda, était une bombe à retardement.
En matinée jeudi, l’homme de 60 ans a été accusé du meurtre au second degré, suggérant que ses gestes étaient non prémédités, au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield.
La veille, vers 10h30, des patrouilleurs de la Sûreté du Québec (SQ) ont été appelés pour une altercation dans un appartement de la rue Cairns, à Ormstown.
Couteau
Selon nos informations, c’est le sexagénaire qui aurait composé le 911, en mentionnant qu’il aurait eu à se défendre contre sa propre fille.
Celui-ci aurait lancé au répartiteur avoir été attaqué au couteau, a-t-on appris.
Cependant, peu d’éléments recueillis sur la scène laisseraient d’emblée croire à une importante bagarre, l’accusé n’ayant subi que des blessures mineures.
La mère d’une fillette de huit ans avait quant à elle été poignardée à mort.
Arrêté sur place, Caza a été escorté à l’extérieur, menotté, avec une tache de sang sur son t-shirt blanc.

Moins d’une heure plus tôt, il promenait pourtant tranquillement son chien près de chez lui, à une vingtaine de kilomètres de là, selon des témoins.
«Il aurait pu arrêter, quand même. Elle pesait à peine 100lb», a dit avec colère la voisine, qui ne défend en rien le geste de l’accusé, malgré la relation «très difficile» qu’il entretenait avec sa fille depuis son adolescence.
«Elle et son père, ça ne fonctionnait pas», a-t-elle affirmé.
«Une fois par semaine»
Au moins deux autres résidents de la rue ont témoigné au Journal avoir entendu la jeune femme crier dans la résidence familiale, au fil des années.
«On pouvait entendre une querelle, là, une fois par semaine», a affirmé l’un d’eux.

Or, les raisons qui auraient poussé le retraité de chez Canadian Schenley, «qui n’était vraiment pas un gars violent», à commettre l’irréparable demeurent mystérieuses.
«Jamais je n’aurais pensé qu’il était capable d’une chose comme ça, mais on ne sait jamais», a confié un ami et partenaire de golf de longue date de Caza.
Dernièrement, ce dernier aurait confié à un voisin : «J’ai un problème, c’est moi qui a un problème». Il aurait eu l’air plus triste, et était moins bavard.
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Par ailleurs, de multiples témoignages de sympathie pour la victime ont fait leur apparition sur les réseaux sociaux.
Elle est décrite comme une femme gentille, souriante, serviable, un «vrai rayon de soleil sur deux pattes».
L’accusé doit revenir devant le tribunal à la fin du mois.
– Avec TVA Nouvelles
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