[OPINIONS] Denis Coderre: la Kim Kardashian de la politique québécoise


Coralie LaPerrière
Denis Coderre s’intéresse à la chefferie du PLQ. Mais, ce n’est pas le Denis Coderre qu’on a connu comme ministre fédéral, ni comme maire de Montréal. C’est un homme changé, encore une fois.
Ce n’est pas le Denis Coderre qui a contourné des règles pour la tenue des courses de Formule E et engendré un déficit de 13,55 millions de dollars.
Non, Denis Coderre est un nouvel homme ! Nouvelle personnalité, nouvelles lunettes, nouvelles idées. Après des années difficiles, il est «revenu à la vie». Un p’tit coup de laveuse et Denis est ressorti spik n’ span.
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Coderre le kid-kodak
Denis Coderre maîtrise l’art de la clip. Il sait parler aux médias, il sait que les journalistes ont besoin d’une phrase courte et punchée pour mettre dans leur article ou leur reportage. Il lance qu’on «a besoin de résultats» ; «de solutions»; «de prendre des bonnes décisions», mais est-ce qu’on a vraiment besoin de nouveaux-vieux politiciens qui répètent les mêmes phrases vides ?
Veut-il vraiment porter de grands projets de société ou veut-il seulement faire son frais devant les kodaks ? Depuis son annonce-pas-annonce-officielle, on dirait que la course à la chefferie du PLQ est devenue une téléréalité.
Denis Coderre : la Kim Kardashian de la politique québécoise. (J’attendrai impatiemment sa collection de brassières sur les pines).
Pour certaines personnes, la présence médiatique d’un politicien est un gage de sérieux, un gage de qualité (alors que ouain..non). Même si certains trouvent un peu ridicule son énième retour en politique, il n’est pas impossible qu’il soit pris au sérieux dans la course, qu’il gagne la chefferie et, peut-être même, les élections provinciales.
Comme le prouvent les taches de sauce à spaghetti dans les micro-ondes des tours à bureaux, le Québec aime le réchauffé. J’ai l’impression d’assister à la version québécoise du retour de Donald Trump. Ils n’ont pas le même teint, mais ils laissent le même arrière-goût.
L’égo de Denis Coderre
Si Denis Coderre veut se présenter à la chefferie du PLQ, c’est par passion dit-il. C’est parce qu’il a «peur pour l’avenir» et qu’il a des idées. Mais après ses deux défaites à la mairie de Montréal, il a refusé de siéger dans l’opposition. Est-ce le comportement d’un politicien qui est prêt à travailler d’arrache-pied pour bâtir une société meilleure ? Ou n’est-ce pas plutôt celui d’un enfant qui boude lorsqu’il n’a pas son joujou ?
C’est vrai qu’il y a des enjeux importants à régler au Québec et que la CAQ n’est certainement pas le «parti du changement». Il faut s’inquiéter du fait que les institutions ne semblent plus servir les citoyens, mais l’égo des hommes assoiffés de pouvoir.
Rappelons que Denis Coderre ne s’est pas encore officiellement lancé dans la course à la chefferie. C’est après avoir marché le chemin de Compostelle, au printemps, qu’il prendra officiellement sa décision. Pour l’instant, il réfléchit à la possibilité qu’il voudra peut-être possiblement se lancer de nouveau dans l’arène politique, si Dieu le veut. Exactement le genre de politicien décidé dont le Québec a besoin.
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Je souhaite un beau voyage à M. Coderre au chemin de Compostelle. Un voyage, qui, je l’espère, lui fera réaliser qu’il devrait s’éloigner de la politique et se mettre au tricot.
Humoriste diplômée de l'École nationale de l'humour, Coralie LaPerrière se définit comme «éco-féministe-libertaire-chialeuse-oiseau de nuit». On a pu la voir aux émissions Le prochain stand-up et Roast Battle. Elle coanime le podcast féministe Farouches et a cocréé la page Instagram «Pas de fille sur le pacing» qui dénonce le boy's club en humour. Pour 24 heures, Coralie LaPerrière écrit sur les inégalités sociales, le féminisme et la crise climatique dans le but de provoquer les débats. Ton oncle Mario ne l'aimera pas et c'est parfait comme ça.