«On va continuer à se battre»: Amazon ferme quatre entrepôts au Québec
Plusieurs centaines employés d’Amazon au Québec viennent de perdre leur travail

Marianne Langlois
Alors que le géant américain Amazon a débuté la fermeture de plusieurs de ses entrepôts au Québec vendredi, le syndicat des employés compte continuer de se battre pour ses travailleurs.
«C’est beaucoup d’indignation et de colère, mais certainement de la tristesse aussi. On a la volonté de continuer à se battre pour la justice», s’exclame Félix Trudeau, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval-CSN.
Cette fin de semaine, Amazon a mis à exécution ses menaces et procédé à la fermeture de quatre entrepôts dans la région de Montréal. Les employés qui étaient à l’horaire ont appris pendant ou juste avant leur quart de travail qu’il s’agissait de leur dernière journée au sein de l’entreprise.
«Ça ajoute à l’indignation. On a eu la confirmation vers 17 h vendredi que des entrepôts, donc celui de Laval, fermaient. Les quarts de travail planifiés la nuit ont été annulés. Les quarts d’aujourd’hui ont aussi été annulés», commente M. Trudeau.
Sur les 4500 mises à pied annoncées le 22 janvier dernier, ce sont 1700 employés permanents et autour de 250 employés saisoniers ou temporaires de l’entreprise qui viennent de perdre leur travail. Toujours selon les chiffres transmis par Amazon au Journal samedi après-midi, avant l'annonce de la fermeture d'une quatrième usine, ce nombre ne comprendrait pas les employés des partenaires pour les services de livraison Amazon au Québec.
Annonce
Rapidement, plusieurs personnes ont souligné qu’il s’agissait de «représailles antisyndicales» en réponse à la syndicalisation de l’entrepôt DXT4 situé à Laval.
«On voulait juste améliorer nos conditions de travail, on ne demandait pas la lune [...] on voulait rattraper les autres gros entrepôts syndiqués au Québec, et que les [...] les normes de travail soient respectées», précise Félix Trudeau.
Pour les autres employés, tout indique qu’ils perdront leur emploi prochainement puisqu’Amazon, après l’annonce de la fermeture de ses sept entrepôts du Québec, a dit préférer retenir les services de sous-traitants pour ses nombreuses livraisons.
Contacté par Le Journal, Amazon a réitéré que ces fermetures s’inscrivaient dans la «révision récente de [ses] opérations au Québec», mise en place afin de retourner au modèle d’affaires qui avait cours avant la pandémie.
Mobilisation
Or, les employés d’Amazon ne comptent pas baisser les bras puisqu’une grande mobilisation est organisée pour ce dimanche, devant l’entrepôt DXT4.
«Nous, on reste mobilisés. On commence un piquetage de licenciés devant l’entrepôt. On veut un mouvement de travailleurs», a ajouté le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval-CSN.
Quant à la situation avec la guerre des droits de douane entre les États-Unis et le Canada, le représentant syndical estime que les «multinationales ne devraient pas dire [à nos travailleurs] comment vivre et [ce que] devrait être leur code de travail».