Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Blocus d'Atikamekw contre le projet de loi 97: «On va barrer la route jusqu’au bout, jusqu’à ma mort»

Un groupe d’Atikamekw s’apprête à bloquer la route reliant Mont-Laurier à Parent

Émily Dubé
Partager
Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-08-24T22:56:28Z
Partager

Une quarantaine d’Atikamekw s’apprêtent à bloquer la route reliant Mont-Laurier à Parent afin de manifester contre le projet de loi 97 du gouvernement Legault.

«Nous resterons le temps qu’il faut, jusqu’au bout, jusqu’à ma mort», lance Robert Echaquan, qui a pris l’initiative du blocus prévu pour 3h30 dans la nuit du 25 août au km 106 du chemin Parent, en Mauricie.

M. Echaquan, oncle de Joyce Echaquan, cette Autochtone décédée dans l’indifférence du personnel médical à l’hôpital de Saint-Charles-Borromée de Joliette le 28 septembre 2020, affirme que le gouvernement du Québec ne consulte pas suffisamment les Premières Nations quand il s’agit d’exploiter leur territoire ancestral.

Blocus du chemin Parent par des Atikamekw au km 106, le 10 juillet 2025.
Blocus du chemin Parent par des Atikamekw au km 106, le 10 juillet 2025. Émily Dubé

Le projet de loi 97 propose de réformer la façon d’exploiter et de gérer la forêt boréale, qui donne presque carte blanche à l’industrie pour le tiers des terres publiques.

Tout stopper

«Nous arrêterons tout le monde. Les camions de bois, les travailleurs forestiers», ajoute M. Echaquan, déterminé, au Journal.

Les Autochtones de Manawan seront accompagnés de sympathisants des communautés anichinabée de Kitigan Zibi et mohawk de Kanesatake et d’allochtones. «Nous voulons être nombreux à porter notre cause. Nous sommes mamo, une expression dans le contexte des Premières Nations qui signifie “ensemble”», reprend M. Echaquan, qui a grandi sur le territoire où se situe le blocus.

Avec les autres manifestants, ils s’attendent à un long siège, puisqu’ils auront avec eux des tentes et des poêles à bois ainsi que de l’équipement pour la cuisine.

«Possiblement violents»

Se décrivant comme un «chef de territoire», Robert Echaquan ne se sent pas représenté adéquatement par le Conseil de bande de sa communauté, qui, selon lui, «travaille avec le gouvernement».

Il s’attend à des affrontements «possiblement violents» avec les camionneurs et travailleurs forestiers qui n’accepteront pas de gaieté de cœur de rebrousser chemin sur cette route stratégique qui relie la Mauricie et les Hautes-Laurentides.

Le chemin Parent est essentiel au transport forestier mais aussi à l’accès aux pourvoiries.

Publicité
Publicité