«On sera plus solides que bien des couples!»: 7 gars partagent un compte conjoint


Louis-Philippe Messier
À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Les Chillionnaires, dont les membres vivent et brassent des affaires sous un même toit, réalisent enfin un vieux rêve : une banque leur a finalement consenti un compte conjoint à sept personnes.
À la suite de ma chronique au sujet de leur compagnie «communo-capitaliste» parue dans Le Journal, les Chillionnaires me racontent qu’ils se font soudain prendre davantage au sérieux, eux qui se butaient depuis plus de 10 ans, à la méfiance et au scepticisme.

«C’est comme devenu valide dans l’esprit des gens, notre modèle, à partir du moment où la médiatisation nous a permis de nous expliquer et de répondre à des questions en entrevue», me dit Jack Blouin, le président.
«Avant, on était vus comme des jeunes qui chillent, mais là, les gens se disent : “Attends minute ! Ce n’est vraiment pas bête, leur manière de faire!”»
- Ne ratez pas l'émission de Yasmine Abdelfadel, tous les jours dès 13 h 30, en direct ou en balado à QUB radio :
Plus solides qu’un couple
«La Banque Nationale nous avait déjà dit non pour le compte à sept, ainsi que d’autres institutions financières», raconte Guillaume Carpentier, le responsable de la comptabilité du groupe.
«Sans doute qu’ils ont des problèmes avec les comptes conjoints quand des couples se défont... mais à nous sept comme associés, on sera beaucoup plus solides que bien des couples!»

Comme tout le monde puisera dans le même compte, M. Carpentier n’aura plus à virer à tout bout de champ des montants d’un compte à un autre pour égaliser les dépenses.
Tous pour un
Le compte conjoint servira certes aux dépenses collectives, mais aussi à toutes les dépenses individuelles, y compris les soldes de cartes de crédit et les remboursements de prêts et bourses.
«Une fois que t’es dans le groupe, le groupe prend tes dépenses en charge, y compris les dettes d’étude», dit M. Carpentier.
- Écoutez l'entrevue avec Jack Blouin et Zacharie Cloutier, présidents et co-fondateur d’Orangead Média à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct 7 h 20 via QUB radio :
«Je n’ai jamais vu de compte à sept personnes en 40 ans de journalisme économique», me dit Stéphane Desjardins, qui chronique dans le cahier Argent du Journal.
«C’est flyé, mais c’est réjouissant et ça montre que les banques se font de plus en plus flexibles sous la pression des nouvelles technologies financières.»