«On revient toujours à la case départ»: les formations pour les cuisiniers en CHSLD abandonnées par Santé Québec

Dominique Plante
Santé Québec a décidé de couper dans les formations pour les cuisiniers dans CHSLD, une initiative fortement critiquée par la présidente du regroupement provincial des comités d'usagers, qui déplore un pas en arrière pour la qualité de vie des aînés.
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Le ministère de la Santé avait demandé une collaboration avec l’Institut d’hôtellerie du Québec (ITHQ) pour améliorer les services dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Ce projet est donc tombé à l’eau, a d’abord rapporté Radio-Canada, vendredi.
La présidente du regroupement, Sylvie Tremblay, est furieuse de cette décision.
«Il y a des personnes âgées [...] qui sont excessivement vulnérables. Elles avaient des repas quelquefois cuits, quelquefois non cuits. Ensuite, on se demande pourquoi ces personnes vulnérables là ont de gros problèmes de santé quand elles sont en CHSLD», a-t-elle affirmé au micro de Sophie Durocher sur les ondes de QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal, vendredi.
En tout, 24 CHSLD devaient être supervisés par l’ITHQ pour améliorer la qualité de la nourriture, selon Mme Tremblay. «On revient toujours à la case départ», a-t-elle déploré.

«Il faut régler ce problème-là, parce que les aînés, nos vieux et nos vieilles dans nos CHSLD vétustes, ont un seul plaisir dans la vie, et c'est la bouffe», a-t-elle poursuivi.
Sylvie Tremblay estime également que cette décision est «absurde».
«On donne des milliers de sous à Santé Québec pour des projets de santé numérique [...] et on n'est même pas capable de trouver un petit peu de sous [...] pour travailler avec l'Institut d'hôtellerie du Québec pour améliorer la bouffe en CHSLD», a-t-elle critiqué.
Une décision qui n'est pas définitive?
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a toutefois précisé que Santé Québec était «en processus d’analyse» et que l’agence de santé n’a pas encore fait la décision définitive.
«Si Santé Québec se pose des questions en ce moment, c'est peut-être de dire: "Est-ce qu'on pourrait mieux faire avec cet argent-là?" Je vais les laisser finir leurs analyses, mais l'analyse est encore en cours, elle n'est pas décidée», a-t-il expliqué à l’émission de Mario Dumont, sur les ondes de LCN.
Voyez l’entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.