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L'article provient de TVA Sports
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«On peut voir qu’ils ont un plan»: Scotty Bowman voit des similitudes entre le duo Gorton-Hughes et Sam Pollock

TOMA ICZKOVITS
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Photo portrait de Marc de Foy

Marc de Foy

2025-05-10T04:00:00Z
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Scotty Bowman n’est plus associé à une organisation de la Ligue nationale de hockey depuis près de quatre ans. Mais c’est toujours intéressant de jaser hockey avec lui. Il s’apprêtait à quitter sa résidence d’hiver de Sarasota, en Floride, pour remonter au nord vers East Amherst, en banlieue de Buffalo, quand je l’ai joint cette semaine.

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L’homme de 91 ans ne s’est pas fait prier pour parler du Canadien. La tenue de l’équipe dans la dernière ligne droite de la saison et la grande ferveur des amateurs, chose qu’il dit n’avoir jamais vécue quand il arpentait le corridor derrière le banc de l’équipe au Forum, l’ont grandement impressionné.

«Dans mon temps, très peu de spectateurs se présentaient au Forum vêtus du chandail de l’équipe. Aujourd’hui, les gradins sont tapissés de chandails rouges!» lance-t-il.

Bel avenir en perspective

Bowman a de bonnes vibrations en ce qui concerne le Canadien. Il croit que le Tricolore est engagé dans la bonne direction.

«L’engouement des amateurs va continuer tant que l’équipe va poursuivre sur sa lancée, dit-il.

«Ils [les dirigeants] n’ont qu’à combler les trous du casse-tête avec les bonnes pièces manquantes. L’émergence du Canadien est bonne pour la Ligue nationale et pour le Canada.»

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Bowman se dit heureux aussi des succès obtenus par les Maple Leafs de Toronto jusqu’ici dans les séries.

«Là encore, c’est bon pour la Ligue et le Canada», ajoute-t-il.

Le grand Sam

Même s’il y a 46 ans qu’il a quitté Montréal, la ville et son équipe de hockey occupent toujours une place spéciale dans son cœur. Il était de la fête organisée l’été dernier par Serge Savard, qui réunissait les 14 survivants des quatre éditions du Canadien ayant remporté la coupe Stanley de 1976 à 1979.

«C’est là que j’ai grandi, enchaîne-t-il.

«J’ai obtenu un bon emploi à St. Louis lorsque j’ai quitté le Canadien la première fois [1967]. C’est là que je me suis marié. On avait de bonnes équipes. On s’est rendus en finale à nos trois premières années. Mais il nous manquait des éléments pour gagner.

«Quand je suis revenu à Montréal [1971], je savais que c’était la bonne chose à faire. Sam Pollock était en avant de son temps. Il savait que l’assemblage d’une équipe passait par la sélection de bons choix au repêchage.

«Mais, contrairement à une certaine croyance, Sam ne travaillait pas en solitaire. Il savait bien s’entourer. Cliff Fletcher [qui a été plus tard directeur général des Flames, des Leafs et des Coyotes] a appris le métier sous l’influence de Sam. Il y avait aussi Claude Ruel, Eric Taylor, Al MacNeil et Ron Caron [alias le "Prof"].

«Sam ne prenait jamais de décision sans consulter les gens en qui il avait confiance. Son départ, en 1978, a suscité une grande inquiétude chez moi. On perdait quelqu’un qui exerçait un grand leadership, tout en se faisant le plus discret possible.»

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Si on avait embauché quelqu’un qui possédait 10 ou 15 années d’expérience pour lui succéder, il y aurait eu une continuité. C’est un secret de Polichinelle que Bowman n’avait pas le plus grand respect pour Irving Grundman, l’homme choisi par la haute direction de l’organisation pour hériter du fauteuil de Pollock.

Bowman avait cette ambition, mais certains dirigeants le croyaient trop impulsif pour occuper les fonctions de DG.

Confiance dans le tandem Gorton-Hughes

Bowman voit certains parallèles entre le duo Gorton-Hughes et Pollock.

«Ils ne sont pas là pour se donner en spectacle et on peut voir qu’ils ont un plan, reprend-il.

«Gorton a fait de bonnes choses pour les Bruins et les Rangers. Hughes a connu une carrière fructueuse comme agent de joueurs. Il possède une grande expérience en matière de négociations de contrat.

«Les deux forment un bon duo. Leur travail n’est pas facile. La compétition est féroce dans cette ligue. On compte combien d’équipes en reconstruction présentement dans la Ligue? Sept, huit, dix?

«Dans l’Est, il y a notamment Montréal, Ottawa, Buffalo...»

Mais l’opération à Buffalo dure depuis 14 ans et les résultats ne viennent pas.

«Je ne sais pas ce qui se passe là», se limite à dire Bowman en vieux sage qu’il est.

Le propriétaire de l’équipe, Terry Pegula, devrait lui donner un coup de fil. Bowman sait encore une ou deux choses sur le bon fonctionnement d’une organisation.

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