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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

On peut faire tellement mieux que des pipelines

Canada Newswire
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Andréanne Brazeau, analyste principale des politiques - Fondation David Suzuki Charles-Édouard Têtu, analyste politique - climat et énergie chez Équiterre

2025-04-26T04:00:00Z
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Depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche, l’industrie du pétrole et du gaz redouble d’efforts pour nous faire croire que ses projets sont pertinents, et ce n’est certainement pas au bénéfice du Québec. Ne nous laissons pas berner: c’est notre avenir énergétique et économique qui est en jeu.

En février dernier, quand l’idée de ressusciter des projets morts et enterrés comme Énergie Est et GNL Québec a été amenée par des politiciens du Québec et du palier fédéral, ça n’a pas pris plus d’une fin de semaine pour qu’une coalition de 100 organisations et spécialistes des secteurs environnemental, syndical, étudiant, communautaire et universitaire s’organise et réaffirme que le Québec refuse cette énergie sale.

Les Québécois ont toujours su qu’ils n’avaient rien à gagner des énergies fossiles. Le 12 avril dernier, on a même célébré le troisième anniversaire de la fin de l’exploitation du pétrole et du gaz dans la province.

Les faits

Devant la menace américaine, on nous dit que c’est la souveraineté énergétique canadienne qui est en jeu et qu’on doit agir vite au nom de notre économie. Rappelons les faits.

Ce discours dangereux ne fait que profiter à de riches entreprises étrangères qui, en 2024 seulement, ont siphonné plus de 30 milliards de dollars à même les poches des contribuables en subventions et crédits d’impôts fédéraux.

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Des projets comme Énergie Est et GNL Québec n’offrent rien d’intéressant au Québec, ni pour notre économie, ni pour notre sécurité énergétique, tant à court qu’à long terme, puisqu’ils ne serviraient qu’à l’exportation de pétrole et de gaz en Europe dans une dizaine d’années. Or, la demande européenne n’ira qu’en diminuant.

Alors que le monde est en transition, aller de l’avant avec ces projets, ce n’est pas ce qu’on appelle avoir de la vision. C’est même se tirer dans le pied si l’on veut avoir une chance de faire notre place dans le monde sans carbone de demain.

À quelques jours d’élections déterminantes pour notre résilience collective, gardons en tête que la crise tarifaire est une situation temporaire. Faire de mauvais choix à la va-vite et continuer de miser sur de fausses solutions, ça coûte cher. Et pas seulement parce qu’il faudra nettoyer les dégâts pétroliers et gaziers autour de nous.

Changements climatiques

Il y a autre chose qui nous coûtera cher aussi: les canicules, les inondations et les feux de forêt de plus en plus fréquents vont continuer de faire monter le prix de notre panier d’épicerie et de nos primes d’assurances et ça ne fera qu’empirer si l’on continue à se mettre la tête dans le sable... bitumineux.

Dans ce contexte, qu’est-ce qui assurerait véritablement notre «souveraineté énergétique»? Les énergies renouvelables. Pensons à l’hydroélectricité du Québec et à ses ressources éoliennes et solaires émergentes, le tout combiné au savoir-faire d’Hydro-Québec, qui fournissent la base d’une véritable souveraineté énergétique, à l’abri des bassesses américaines, tout en créant des emplois qui ne disparaîtront pas de sitôt.

Il y a plus de 80 ans, nous, Québécois, avons collectivement fait le choix des énergies renouvelables. Ce lundi, honorons ce choix pour les 80 à venir.

Andréanne Brazeau, analyste principale des politiques – Fondation David Suzuki

Charles-Édouard Têtu, analyste politique, climat et énergie – Équiterre

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