On peut être immigrant et de droite

Richard Martineau
Avez-vous vu la liste des candidats du Parti conservateur du Québec?
On y trouve plusieurs Québécois qui sont soit enfants d’immigrants, soit originaires d’autres pays.
Tzarevna Bratkova, qui vient de Bulgarie.
Ange Claude Bigilimana, d’origine rwandaise.
Konstantinos Merakos, fils d’immigrants grecs.
Tarek Henoud, fils d’immigrants libanais.
Daniela Andreeva, née en Bulgarie.
Ernesto Almeida, originaire de Cuba.
Stefano Piscitelli, fils d’immigrants italiens.
Lara Stillo, originaire d’Italie.
Christos Karteris, fils d’immigrants grecs.
Yassir Madih, originaire du Maroc.
Sam Nassr, originaire d’Égypte.
Sabrina Ait Akil, originaire d’Algérie.
Roy Eappen, né en Inde.
Lucien Koty, né au Bénin.
Et Katya Rossokhata, née en Ukraine.
UN PARTI D’HOMMES BLANCS?
Vous me direz que cela n’a rien d’exceptionnel, que les autres partis aussi présentent des candidats qui sont enfants d’immigrants ou qui viennent d’autres pays.
Effectivement.
Mais le PCQ est un parti de droite. Qui s’assume (fièrement) comme tel.
Or, pour plusieurs personnes (surtout au Québec), les partis de droite sont d’abord et avant tout des partis d’hommes blancs.
Chaque fois qu’on présente un politicien de droite, dans nos films ou dans nos séries, dans 99 % des cas, c’est un homme blanc.
Et chaque fois qu’on présente un immigrant, dans 99 % des cas, il est de gauche.
Vous en voyez beaucoup, vous, des immigrants qui – comme Éric Duhaime – sont pour la loi 21, à la télé?
Moi non plus.
Pourtant, il y en a! Ils m’écrivent, m’abordent souvent dans la rue, en disant qu’ils ont quitté leur pays (le Maroc, l’Algérie, l’Égypte, la Tunisie, l’Iran) parce qu’ils en avaient ras le bol des extrémistes religieux.
Mais on ne les voit presque jamais au petit écran.
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DUHAIME BRISE LE CLICHÉ
Avant, la gauche (celle de Michel Chartrand) défendait le petit ouvrier, le petit travailleur.
Mais un jour, les apôtres du grand soir communiste et des lendemains qui chantent se sont rendu compte non seulement que les petits travailleurs rêvaient d’être de bons petits bourgeois avec une grosse maison, une piscine creusée et un bon système d’alarme, mais qu’ils votaient de plus en plus à droite parce qu’ils étaient écœurés de trouver des seringues dans leur ruelle!
Alors la gauche a remplacé sur ses affiches la figure de l’ouvrier honni par celle de l’immigrant.
L’immigrant est devenu le «poster boy» de la gauche.
Le symbole des affres du capitalisme néolibéral.
Depuis ce temps, qui dit «gauche» dit «immigrant» et qui dit «immigrant» dit «gauche».
Les deux vont ensemble comme le gin et le tonic.
Or, Éric Duhaime brise ce cliché.
Il nous montre que, oui, il y a des immigrants qui sont de droite! Qui épousent fièrement les valeurs conservatrices!
Que ce n’est pas parce que tu as le teint basané ou plusieurs consonnes dans ton nom de famille que tu as des frissons quand tu entends Manon Massé parler!
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LA VRAIE DIVERSITÉ
Pour moi, c’est aussi ça, la diversité.
Montrer que les communautés ethniques ne sont pas homogènes, qu’on ne peut pas mettre tous les immigrants (ou tous les Noirs, ou tous les gais) dans le même panier.
Quoi qu’en dise la gauche, qui aime nous faire croire que les immigrants sont tous sortis du même moule...