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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

«On passe tout notre temps sur les écrans»: le cellulaire interdit à l’école, un changement qui s’annonce difficile pour plusieurs ados

C’était jour de rentrée mardi à l’école secondaire Bon-Pasteur, à L’Islet, où les cellulaires peuvent être utilisés le matin avant le début des cours. Sur la photo, Lou-Ann Grenier, une élève de cinquième secondaire qui devra apprendre à se passer de son cellulaire pendant sa journée d’école, comme ses autres camarades de classe.
C’était jour de rentrée mardi à l’école secondaire Bon-Pasteur, à L’Islet, où les cellulaires peuvent être utilisés le matin avant le début des cours. Sur la photo, Lou-Ann Grenier, une élève de cinquième secondaire qui devra apprendre à se passer de son cellulaire pendant sa journée d’école, comme ses autres camarades de classe. Photo DAPHNÉE DION-VIENS
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-08-26T18:55:00Z
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Des ados forcés de délaisser leur cellulaire pendant toute la journée à l’école s’opposent à ce changement qui s’annonce difficile alors que d’autres s’y résignent en cette rentrée mouvementée.

C’était jour de retour en classe mardi matin à l’école secondaire Bon-Pasteur, située à L’Islet, dans la région de Chaudière-Appalaches.

La grande nouveauté de la rentrée, soit l’interdiction du cellulaire durant toute la journée (y compris le midi et pendant les pauses), était le sujet de l’heure dans les rangées de casiers.

Ce changement pourrait être positif, même si la transition s’annonce drastique, affirme Jim Yob, un élève de cinquième secondaire.

«On est une génération qui passe quand même tout notre temps sur les écrans. À cause de ça, c’est encore plus difficile de faire la transition [...]. C’est comme si du jour au lendemain, on se réveille», laisse-t-il tomber.

La marche sera haute, reconnaît Charles Fortin, un élève de 16 ans qui y voit aussi de bons côtés malgré tout.

«Il va falloir que je fasse beaucoup d’efforts aussi, tout le monde a à travailler là-dessus», affirme cet élève qui avait l’habitude de jouer à des jeux vidéo sur l’heure du dîner.

Des élèves mécontents

Sans surprise, d’autres élèves s’opposent carrément à ce changement, a pu constater Le Journal.

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Des ados prévoient de quitter le terrain de l’école sur l’heure du dîner pour pouvoir utiliser leur téléphone, alors que d’autres n’hésiteront pas à l’utiliser au besoin, au risque de se le faire confisquer pendant la journée.

Marion Matte, une élève de cinquième secondaire, aurait vraiment préféré pouvoir rejoindre ses parents par texto comme avant. «C’est rassurant de savoir qu’ils sont proches, qu’ils sont là pour répondre à nos urgences», dit-elle.

D’autres élèves ne voient pas la pertinence de cette nouvelle règle qui ne fera que «reporter le problème à la maison».

«On va arriver chez nous et on va juste vouloir rattraper [le temps d’écran] que l’on n’aura pas fait pendant la journée», lance une autre finissante, Dorothée Poitras.

Pour apprendre à se parler

De passage dans cette école secondaire mardi matin, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, reconnaît que le changement sera difficile pour plusieurs.

«Il faut trouver des moyens de faire ce virage, on a confiance que ça va bien se passer, mais on sait que ça va être un défi, a-t-il affirmé. Les élèves vont apprendre à se parler, c’est ça le pari qu’on fait.»

Dans un groupe de première secondaire interrogé par le ministre Drainville, aucun élève n’a levé la main lorsqu’il leur a demandé s’ils étaient contents de cette interdiction. Toutefois, près de la moitié des ados interrogés pensent que cette directive pourra être bénéfique pour eux.

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