On nous prend pour une vraie bande de colons

Émilise Lessard-Therrien
La Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda a le don de nous faire passer pour une vraie bande de colons en Abitibi-Témiscamingue. Colons comme dans colonisés. Colonisés par une multinationale qui s’en bat les couilles de la santé de la population, la géante Glencore qui opère la Fonderie Horne. Comme si sans elle, nous ne serions rien.
Bourde monumentale
En gros, Glencore veut ENCORE du temps pour réduire ses émissions d’arsenic. En bon chien de garde des intérêts de cette multinationale étrangère, les administrateurs de la Chambre de commerce ont cru bon exiger eux aussi des délais supplémentaires.
Sauf qu’ils ne se sont pas arrêtés là.
Ils ont aussi tenu à rabrouer la Santé publique en remettant en question ses protocoles pour son étude de biosurveillance, préférant se fier au consultant embauché par Glencore.
C’est tellement grotesque.
Ne mordez pas la main qui nous nourrit
Des chums qui défendent d’autres chums parce qu’il y a du gros business qui se joue entre eux. Un consultant «expert» qui défend la boîte qui l’a embauché. Rien de plus classique.
Ça fait deux ans que cette Chambre de commerce se plaint de la «mauvaise image» que leur donnent les méchants militants de Rouyn-Noranda qui réclament le respect des mêmes normes qu’ailleurs au Québec. Pourtant, c’est eux qui viennent de larguer un voyage de gravelle dans la marre en se vautrant dans un aplaventrisme du siècle dernier.
Faire les manchettes parce qu’on se met à genoux, c’est encore plus laite.
Courageux
Une communauté d’affaires qui se tient debout pour autre chose que du cash, ça frappe l’imaginaire. Et elle existe à Rouyn-Noranda. Plusieurs se sont dissociés de cette Chambre.
Des entreprises bien enracinées qui ont à cœur la qualité de vie de leur monde autant que le dynamisme de la ville.
Et surtout, qui savent nous faire exister autrement que comme une bande de colonisés.