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L'article provient de Le Journal de Montréal
Environnement

On ne recycle pas assez et les dépotoirs sont sur le point de déborder

Résultat du dernier bilan de RECYC-QUÉBEC

Le site d'enfouissement de Lachute.
Le site d'enfouissement de Lachute. Photo d'archives
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Zoé Arcand

2025-06-17T09:30:00Z
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Le Québec n’a pas atteint son objectif de réduction des déchets alors que le plus gros dépotoir de la province atteindra sa pleine capacité en 2027 et que les autres déborderont rapidement à leur tour, selon RECYC-QUÉBEC.

«On s’inquiète», a avoué Francis Vermette, vice-président aux opérations et développement de la société d’État, lors de la présentation lundi du bilan des matières résiduelles 2023.

Un site d'enfouissement de la province.
Un site d'enfouissement de la province. Photo d'archives

Dans deux ans, le dépotoir de Lachenaie atteindra sa pleine capacité, a-t-il rappelé.

Malgré une réduction (5%) de ce qui est envoyé au dépotoir ou à l’incinérateur par rapport à 2019, le Québec n’a pas atteint l’objectif fixé pour l’année 2023 qui était de réduire ces déchets à 525 kg par habitant. C’est plutôt 685 kg de matières résiduelles par personne qui n’ont pas été recyclés. RECYC-QUÉBEC souligne que certaines matières ne peuvent tout simplement pas l'être.

«Il faut réduire à la source la production de matières résiduelles, augmenter la récupération et accélérer tout ce qui est valorisation», a martelé M. Vermette.

Et ce n’est pas qu’aux individus de faire mieux. C’est aussi aux industries, aux commerces, aux institutions, et au secteur de la construction, a insisté le vice-président.

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Voici ce qui ressort du bilan:

Du recyclage aux poubelles

De tout ce qui est envoyé au dépotoir ou à l’incinérateur, 29% est du papier, du carton, du plastique, du verre ou du métal qui peut être recyclé

«L’option de trier la matière résiduelle existe un peu partout, le problème est probablement au niveau du comportement», croit le vice-président de RECYC-QUÉBEC.

Le centre de tri et de recyclage de Lachine, à Montréal.
Le centre de tri et de recyclage de Lachine, à Montréal. Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

Le problème est particulièrement frappant au niveau du métal puisque puisque l’on a observé une hausse de 69,9% des quantités de métal entre 2019 et 2023.

«On se l’explique assez mal», a admis M. Vermette, qui assure chercher des réponses.

La faute à la «fast fashion»...

En 2023, 344 000 tonnes de textiles ont fini au dépotoir ou à l’incinérateur. C’est «plus du double» qu’en 2011, s’est attristé Francis Vermette.

«La fast fashion et l’ultra fast fashion» sont responsables de cette hausse, a suspecté Francis Vermette.

Le Québec n'a pas atteint ses objectifs de réduction des déchets envoyés au dépotoir
Le Québec n'a pas atteint ses objectifs de réduction des déchets envoyés au dépotoir Photo d'archives

Au Québec, «il n’y a pas de réglementation pour obliger la fabrication de produits durables. Donc on va miser sur des stratégies pour pousser les gens à acheter de meilleure qualité», a-t-il indiqué.

... et au milieu de la construction

Les résidus provenant de ce secteur représentent plus du quart des matières envoyées aux poubelles en 2023. Et c’est sans compter ceux qui sont rejetés par les centres de tri.

Un site de construction
Un site de construction Photo d'archives, Stevens LeBlanc

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«Il va falloir faire mieux à ce niveau-là», insiste-t-il.

Bien qu’on envoie moins de tonnes de ces résidus au dépotoir ou à l’incinérateur qu’en 2019, on y en envoie plus qu’en 2011.

Les Québécois savent composter

On peut se réjouir des performances du Québec en matière de compostage. Car l’objectif fixé par Québec en ce qui concerne le recyclage des matières organiques n’a pas seulement été atteint, il a été dépassé de 4%.

Faire du compost est une excellente idée.
Faire du compost est une excellente idée. Photo Fotolia

Ce sont 64% des matières organiques qui ont été recyclés en 2023, soit 24% de plus qu’en 2021.

Des données de 2023

Pourquoi Québec n’a pas les données de 2024? Contrairement aux centres d’enfouissement et d’incinération, qui sont obligés de remettre leurs bilans annuels respectifs, l’industrie du recyclage répond à RECYC-QUÉBEC «sur une base volontaire», a déploré M. Vermette.

Le centre de tri de Lachine, à Montréal.
Le centre de tri de Lachine, à Montréal. Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

L’organisme prend donc du temps à «courir après» les centres de tri, papetières, centres de recyclages, écocentres et friperies de la province pour obtenir des informations, s'est-il impatienté.

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