«On ne peut pas prendre sa retraite d’une passion»: retour aux sources en karting pour Bertrand Godin
Stéphane Cadorette
La dernière fois que Bertrand Godin a touché à un volant en compétition en karting, c’était en 1988, lorsqu’il était un vert débutant. Il n’est jamais trop tard, à 58 ans, pour revenir aux sources.
L’infatigable pilote, qui fera partie de l’écurie SH Karting, reviendra sur piste du 29 au 31 août au Canadian Open de karting à Mont-Saint-Hilaire, où tout a commencé pour lui au milieu des années 1980.
Après toutes ces années loin de ses premières amours, on se demande quelle mouche vient de piquer Bertrand Godin.
«On ne peut pas prendre sa retraite d’une passion. Je vais toujours rester accroché. Avoir la chance d’être dans une voiture et de la pousser à sa limite, c’est unique. Je reviens, je m’amuse et je savoure le moment. C’est un privilège de me retrouver parmi les élites qui vont être là», a-t-il expliqué.
Très compétitif
Celui qui a connu de retentissants succès, entre autres en Formule Ford, en Formule Atlantique, en Formule 3000 et en Formule 1600, souhaitait revenir à la base. L’appel du karting, même à son âge vénérable, devenait trop fort.
«C’est un gros défi pour moi de rembarquer avec des gens dans la trentaine qui pourraient être mes fils. C’est ça que je trouve le plus intéressant. Ça se joue au millième de seconde.»
«Ce que j’aime le plus en karting, c’est que tout le monde a des bolides identiques. C’est comme si tout le monde avait une McLaren entre les mains et ça donne des bagarres extrêmes. La moindre petite erreur te coûte une fortune en positionnement. Il y en a beaucoup là-dedans qui font du karting depuis 30 ans... et eux autres, ils n’ont pas arrêté!» a dit en rigolant l’éternel pilote.
Pour une dernière fois?
Par le passé, Godin a habitué ses admirateurs à des retours triomphaux.
Il suffit de penser à 2018, lorsqu’il a remporté contre toute attente le Grand Prix de Trois-Rivières en Formule 1600.
En revenant en karting, il ne fait aucune promesse, mais le feu brûle toujours intensément en lui.
«On verra ce que ça va donner comme résultat, mais dans mon esprit, c’est Bertrand contre Bertrand. C’est beaucoup plus dur physiquement que peut l’être, par exemple, la Formule 1600 ou le NASCAR. Les gens qui n’ont jamais fait de karting font trois tours et ils sont lessivés. Quand tu fais une course de 20 tours, le défi est énorme», a-t-il insisté.
Quant à savoir si Godin revient pour une seule course ou pour plus, le pilote souhaite d’abord vivre le moment présent et évaluer la suite des choses après le grand retour.
«Pour une occasion comme celle-là, je peux me le permettre. On verra pour la suite, tout est une question d’opportunité. Je suis encore compétitif, mais à 58 ans, chaque morceau est un bonus. Il ne faut pas se limiter, mais il faut rester conscient de ses capacités», a-t-il laissé savoir.