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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«On ne peut pas parler de tout sur scène, je suis désolée»: Mariana Mazza s’ouvre sur la liberté d’expression

Mariana Mazza a joué l'humoriste masquée en présentant un Olivier, le printemps dernier.
PHOTO COURTOISIE PAUL DUCHARME
Mariana Mazza a joué l'humoriste masquée en présentant un Olivier, le printemps dernier. PHOTO COURTOISIE PAUL DUCHARME Photo courtoisie Paul Ducharme
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Photo portrait de Raphaël Gendron-Martin

Raphaël Gendron-Martin

2025-10-18T04:05:00Z
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Quand il est question de la liberté d’expression en humour, Mariana Mazza est catégorique: on ne peut pas parler de tout sur scène. «Il faut s’autocensurer sur certaines choses parce qu’il y a des conséquences qui prennent des proportions et ça tire beaucoup de jus.»

Mariana Mazza n’a plus vraiment le goût «d’aller au bat» pour un gag. L’humoriste de 35 ans a pris la décision de préserver sa santé mentale plutôt que de tenir mordicus à parler d’un sujet sur scène.

«Je n’ai pas assez de grandes convictions sur certains sujets pour aller les défendre. C’est trop d’énergie pour moi», admet-elle.

Ce qui la freine en ce moment, c’est que «tout peut être repris hors contexte», remarque-t-elle. «N’importe qui peut filmer quelque chose, une improvisation, un gag qui ne passe pas, qui est mis sur internet et je me fais canceller. Je peux me faire démolir tout ce que j’ai bâti depuis des années. Donc moi, quand je me pose la question: «est-ce que je devrais aller là?», je n’y vais pas.»

Devoir le défendre en tournée

Mariana n’est pas fâchée de s’autocensurer, assure-t-elle. «Je me protège. Si je tiens à dire quelque chose, que ça vient me chercher, que j’ai besoin de le défendre et que je suis prête à mettre les énergies pour les conséquences qui s’en viennent, j’y vais. Mais j’ai vieilli. Je n’ai plus le temps pour ça.»

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Pour son nouveau spectacle, Foie gras, l’humoriste confie avoir eu des idées de numéros sur certains sujets polarisants. Mais elle a rapidement décidé de les laisser tomber. «Je me suis dit que si j’allais là, c’est la chose qui allait le plus revenir dans les entrevues. J’allais devoir défendre ça en tournée. Je ne voulais pas aller là.»

«J’aurais fini en prison»

Il y a quelques jours, de nombreux humoristes comme Louis C.K. Aziz Ansari, Bill Burr et Sugar Sammy ont été critiqués pour avoir accepté d’aller jouer au controversé Festival d’humour de Riyad, en Arabie saoudite. Qu’en a pensé Mariana?

«Tout le monde a le droit de faire ce qu’il veut, mais chaque geste public qu’on fait dans la vie a un impact, répond-elle. S’ils sont bien avec les conséquences de leur geste, let’s go

Si elle avait reçu une telle invitation, l’humoriste aurait-elle accepté? «J’aime trop la provocation. Je serais allée là-bas, j’aurais fait un million, mais j’aurais fini en prison [les humoristes avaient certaines restrictions sur leurs blagues]! Parce que j’ai encore ça en moi. Quand on me dit de ne pas faire quelque chose, ça me brûle. J’y ai pensé en me disant que si on m’offrait 450 000$ pour aller faire un show de 10 minutes, c’est sûr que je fais une blague sur le roi. C’est sûr que je l’insulte. Fini, prison!»

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