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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

On ne changera pas Michael Rousseau

Le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, en 2021.
Le PDG d’Air Canada, Michael Rousseau, en 2021. Photo Chantal Poirier
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Photo portrait de Guillaume St-Pierre

Guillaume St-Pierre

2022-03-22T09:00:00Z
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Dire que le passage du grand patron d’Air Canada devant le comité des langues officielles s’est mal passé est un euphémisme.

  • À écouter aussi, la rencontre Stréliski – Cyr à l’émission de Geneviève Pettersen diffusée chaque jour en direct 15 h via QUB radio :

Ses excuses dans un français laborieux ne l’ont pas sauvé de la catastrophe. 

L’automne dernier, Michael Rousseau a soulevé un tollé après s’être vanté d’avoir pu vivre à Montréal sans parler un mot de français pendant 14 ans. 

On constate à quel point le haut dirigeant a vécu en totale déconnexion avec la culture locale.

Malgré des cours intensifs quotidiens depuis des mois, il peine encore à prononcer une simple phrase.

Loin de moi l’idée de ridiculiser ses efforts. Mais j’ai encore de la difficulté à concevoir qu’on puisse habiter une ville aussi longtemps sans avoir développé la moindre notion pour sa « langue commune ». 

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C’est en soi alarmant.   

Écran de fumée

Devant les élus fédéraux médusés, Michael Rousseau n’a pas seulement exposé son inculture linguistique. 

Il a tenté de nous faire croire qu’Air Canada en fait beaucoup plus pour franciser ses travailleurs qu’elle ne le fait réellement. 

Avec tambours et trompettes, les hauts dirigeants de la compagnie aérienne ont affirmé que 130 000 heures de cours de français ont été offertes à 10 000 employés soucieux de se bilinguiser.

Tout un chiffre ! 

Sauf qu’on a découvert que c’est 130 000 heures, depuis 2015, et que chaque heure d’enseignement était multipliée par autant d’élèves présents en classe.

Bref, dans les faits, une poignée d’heures de formation en moyenne par personne.

Le député conservateur Jacques Gourde, qui leur a tiré les vers du nez, avait de quoi être hors de lui. 

« C’est rire de nous », m’a-t-il dit après coup.   

  • Écoutez la rencontre Dutrizac – Dumont diffusée chaque jour en direct 7 h via QUB radio :   

Pas le bénéfice du doute

Le commissaire aux langues officielles fédéral pourrait bientôt avoir le pouvoir d’imposer des amendes pouvant aller jusqu’à 25 000 $.

C’est ce qui est prévu dans le projet de loi sur la révision de la Loi sur les langues officielles qui est à l’étude à Ottawa.

Cela pourrait coûter cher à Air Canada, qui est abonnée au Commissariat depuis des décennies. 

« Je ne pense pas que donner des amendes va améliorer la situation. La conformité [à la loi] ne passe pas par des amendes », a plaidé un des hauts dirigeants qui accompagnait M. Rousseau. 

C’est justement pour contrer l’inaction coupable des organisations comme Air Canada que des sanctions plus sévères sont nécessaires.

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