«On n’avait pas besoin de ça»: le Québec durement frappé par une dernière tempête avant le printemps
Une des pires tempêtes de verglas depuis la crise qui a paralysé le Québec il y a 25 ans
Clara Loiseau et Nora T. Lamontagne
L’une des pires tempêtes de verglas depuis celle de 1998 a semé le chaos mercredi dans le sud-ouest de la province et plongé plus d’un million de Québécois dans le noir.
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Entre 10 mm et 20 mm de pluie verglaçante sont tombés sans relâche dans la journée, entraînant des pannes qui touchaient environ un million de foyers en fin de soirée.
« Malheureusement il y a des clients qui n’auront pas d’électricité jusqu’à vendredi », entrevoyait déjà la porte-parole d’Hydro-Québec, Caroline Des Rosiers.

Au moment d’écrire ces lignes, la moitié des clients de la société d’État en Outaouais avaient perdu le courant, tout comme un tiers de ceux à Montréal.
Un peu plus de 500 employés s’affairaient à les rebrancher au réseau le plus vite possible. Au même moment, les écoles de Montréal et d’ailleurs annonçaient leur fermeture pour jeudi.
Ce cocktail météo est l’un des pires que la province a connus depuis la fameuse crise du verglas de janvier 1998. Près de 1,4 million de Québécois avaient alors perdu l’électricité au cœur de l’hiver, parfois pendant des semaines

En termes de pannes, la tempête de mercredi peut se comparer à l’épisode de vents violents qui a plongé dans le noir 980 000 foyers à l’automne 2019. Les dégâts avaient alors été qualifiés par le premier ministre François Legault de « pire situation depuis la crise du verglas de 1998 ».
Dégâts importants

Encore cette fois, les intempéries ont causé bien des dégâts, comme ont recensé de nombreux internautes. Des milliers d’arbres et de branches alourdies par le verglas sont tombés, bloquant les routes, écrasant des véhicules et entraînant les lignes électriques dans leur chute.
« Tout le monde met la main à la pâte. Il y a des citoyens qui ont sorti leur chainsaw », raconte Martin Fournel, porte-parole de la sécurité publique de la MRC des Collines-de-l’Outaouais.
Dans cette région boisée, la plus touchée par les pannes, 96 % des clients d’Hydro-Québec étaient dans le noir sur l’heure du souper.
« Avec mon conjoint, on s’est fait des sandwichs et on pense jouer à des jeux de société avant de se coucher tôt », prévoyait Chantal Leclair, qui s’attendait à passer la nuit sans courant tout près de La Pêche, en Outaouais.
À Gatineau, Murray McDonald avait aussi prévu le coup.
« J’ai une tonne de chandelles et un sac de couchage qui va jusqu’à -40 », a témoigné le retraité qui n’avait plus de chauffage depuis midi.

Orage et verglas
La dépression a également transformé les rues, routes et trottoirs en véritable patinoire en Outaouais, dans les Basses-Laurentides, à Lanaudière, ainsi que dans le grand Montréal.
« La masse d’air qui apporte les précipitations est très instable. On a observé du côté de Gatineau un orage de pluie verglaçante qui implique une accumulation de verglas rapide », explique André Cantin, météorologue chez Environnement Canada.
Ce phénomène météorologique plutôt rare en avril n’a toutefois rien d’exceptionnel, affirme-t-il.
Il y a toutefois de quoi se réjouir puisque, selon lui, il s’agirait de la dernière tempête hivernale avant l’arrivée du printemps qui devrait « s’installer pour de bon » dimanche.
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