«On n’a jamais vu ça»: des civières fermées à l’urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Les civières touchées se trouveraient dans l’unité où sont placés les patients les plus mal en point


Olivier Faucher
Près de la moitié des civières de l’urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont ont dû être fermées en raison d’un grave manque de personnel depuis la nuit dernière, selon le syndicat, qui parle d’une situation jamais vue.
«Ça a commencé à minuit [de samedi à dimanche]. Il n’y avait pas assez de personnel pour faire la nuit», fait savoir Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.
Parmi les 54 civières de l’urgence, 25 ont alors été fermées, soit «presque toutes les civières monitorées», selon le syndicat.
«Ce sont les civières sur lesquelles on couche les patients qui sont les plus mal en point et dont on surveille les paramètres vitaux et cardiorespiratoires, explique M. Cloutier. De rompre le service de l’urgence de façon partielle comme ça, on n’a jamais vu ça.»
Pendant ce temps, l’aire de traitement a dû être gérée par les docteurs, qui ont fait le travail normalement effectué par les infirmières.
Pas tous évalués
Par courriel, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a indiqué dimanche soir que la situation à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont serait «difficile encore» pour les 24 prochaines heures.
«La pression est importante et constante sur nos équipes des urgences depuis la fin décembre. Il manque effectivement actuellement du personnel soignant sur le plancher», a indiqué le Bureau des relations avec les médias.
Dimanche, le CIUSSS a affirmé que 47 patients étaient sur des civières. Or le syndicat soutient que cela comprend les civières de moindre importance installées dans les corridors et que l’unité monitorée est toujours touchée par les fermetures de civières.
M. Cloutier relate que plusieurs patients qui arrivaient à l’urgence en taxi ou en autobus ont été «revirés de bord» en raison du manque de civières.
«Ils n’ont même pas nécessairement été tous évalués. Ça devient inquiétant pour la population.»
D’ailleurs, «rien n’est moins sûr» que la situation sera résolue dans 24 heures, selon M. Cloutier, qui cite des membres du personnel de l’urgence à qui il dit avoir parlé.

Urgence à éviter
Le CIUSSS a indiqué que plusieurs patients avaient été montés sur les unités d’hospitalisation fonctionnant actuellement «en surcapacité» avec un taux d’occupation entre 115% et 120%.
«La pression est importante et constante sur nos équipes des urgences depuis la fin décembre [...] Nous invitons également les citoyens qui n’ont pas besoin de consultation médicale urgente à se tourner vers les services et soins offerts en première ligne.»