«On est vraiment en paix»: la famille de Guylaine Potvin sereine un an après la condamnation de Marc-André Grenon
Jean Houle
La famille de Guylaine Potvin est en paix un an après une longue attente de 24 ans pour la condamnation du meurtrier.
Le meurtrier de la jeune étudiante du Cégep de Jonquière a été condamné à la prison à perpétuité.
Sa sœur aînée, Chantale Potvin, a accepté d’accorder une entrevue à TVA Nouvelles.
«Mon Dieu... on est bien... On est vraiment bien, aujourd’hui!» a-t-elle dit d’entrée de jeu.
Plus d’un an après la condamnation du meurtrier de Guylaine Potvin, sa famille se souvient du torrent d’émotions vécu le 20 février 2024. La condamnation a libéré les Potvin d’un poids énorme.
«On est vraiment en paix, sereins, soulagés... Et mes parents aussi sont dans la paix. Ils voient leur fille qui a pris son envol, qui est plus lumineuse, plus présente», a affirmé Chantale Potvin.
Les parents constatent également que le soutien de la population pendant le procès demeure toujours aussi palpable.
«C’est une dose d’amour qui fait chaud au cœur. Des gens les abordent encore pour leur parler de leur vécu, du procès. Ils en parlent avec détachement et sérénité», a reconnu la femme.
Un livre
Après le drame d’avril 2000, Chantale Potvin avait commencé à écrire des pensées dans son journal intime et même des lettres à sœur. Elle rédigeait ces dernières à des moments charnières ou à des anniversaires.
«C’est une façon de garder un lien avec elle... Je lui parle», a avoué Mme Potvin.
L’arrestation du suspect en octobre 2022 l’a replongé dans son deuil. De six ans l’aînée de Guylaine, elle a continué à écrire, même pendant le procès.
«Je croyais que mon deuil était fait. De voir mon cheminement, où j’en étais aujourd’hui», a souligné Chantale Potvin.
La suggestion lui a été faite de tout ramener dans un livre.
«Au départ, je le faisais pour moi, comme une thérapie. Mais on me disait que, peut-être, d’autres personnes pourraient se retrouver dans les textes. C’est sûr que la famille est omniprésente, mais j’aborde aussi les embûches, parce qu’on n’est pas reconnue comme victime», a indiqué Mme Potvin.
Le livre évoquera la tirade implacable du juge François Huot à l’accusé après le verdict de culpabilité.
«Vous êtes un lâche, un peureux, un pleutre», lui a-t-il lancé, entre autres.
«On ne se cachera pas, la famille, pour admettre que le juge a dit beaucoup de choses qu’on aurait aimé dire nous-mêmes.... Ça a vraiment été un moment marquant!» a affirmé Mme Potvin.
La famille a annoncé la création du Fonds Guylaine Potvin au terme du procès. Les premiers dons seront versés au début de 2026.
La famille choisira le ou les organismes récipiendaires en lien avec l’éducation spécialisée, le programme collégial de Guylaine.
Une campagne de financement est en cours: un porte-clés à l’image de Roméo, le toutou de la jeune femme retrouvé sur la scène du crime.
La fondation constitue une façon de perpétuer la mémoire de Guylaine.
«Elle voulait aider, alors elle sera présente à sa façon», a conclu Chantale Potvin.