«On est nécessaire à toute chirurgie ou tout saignement dans l'hôpital»
TVA Nouvelles
La pénurie de main-d’œuvre frappe fort au Québec. Les travailleurs de la santé qui œuvrent en laboratoire, entre autres pour les banques de sang, sont eux aussi à bout de souffle et peinent à combler le manque de personnel.
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La banque de sang du CHUM est un des endroits névralgiques du centre de santé. Une vingtaine de technologistes médicaux se relaient, 24 heures sur 24 et 7 jours par semaine. Le sang d'un patient arrivé en état de choc aux urgences doit être analysé très rapidement.
La rapidité des opérations est primordiale notamment pour un patient qui est en saignement actif, selon Marie Jane Desmarais, technologiste médicale au CHUM. «C’est un patient qui se vide de son sang», explique-t-elle.
Plusieurs moyens sont utilisés pour faire parvenir un produit sanguin à un patient. L’hôpital a recours à des robots pour envoyer des culots de sang à des patients qui viennent régulièrement en clinique externe afin d'avoir des transfusions.
«Comme vous voyez, on va faire ce qu'on appelle les érythraphérèses, qui sont les échanges de globules rouges pour les patients qui ont l'anémie falciforme», explique Dr Benjamin Rioux-Massé, directeur de la banque de sang du CHUM. «Ce sont des thérapies qui leur sauvent la vie.»
Charles Ratté, technologiste médical au CHUM, explique qu’on donne environ 20 000 transfusions de culots globulaires par année à l’hôpital.
Le laboratoire du CHUM est un feu roulant. Une centaine de requêtes arrivent et sont analysées par l'équipe.
«On est nécessaires à toute chirurgie ou tout saignement dans l'hôpital», explique Stéphanie Ducas, technologiste médicale au CHUM. «Le produit ne peut pas sortir de la banque de sang si on n’est pas présents.»
Le problème, c'est qu'il manque de technologistes médicaux. Uniquement à la banque de sang du CHUM, une dizaine d’entre eux seraient nécessaires alors qu’il en faudrait plus d’une centaine de plus dans tous les laboratoires des hôpitaux francophones de Montréal.
«Il faut attirer les jeunes en donnant des bourses comme ils ont fait au niveau des infirmières, mais on est dans l'ombre dans les laboratoires et il faudrait nous mettre en lumière», dit Nathalie Moreau, présidente de l’APTS CHUM. «Il faudrait en former plus au cégep.»
La pénurie entraîne malheureusement des coupures dans certains services offerts et cause de graves problèmes dans le système de la santé.
«On a dû reporter, annuler entre 10 et 15 chirurgies cardiaques et autres chirurgies qui ont été reportées au lendemain ou 2 jours plus tard», explique Dr Rioux-Massé.