«On est moins fiers de se promener en Tesla»: des propriétaires québécois veulent se dissocier d’Elon Musk

Marie-Laurence Delainey
Une version québécoise de l’autocollant «J’ai acheté ceci avant que Musk devienne fou» a commencé à faire son apparition sur des voitures de marque Tesla dans la province, autre signe que des conducteurs veulent prendre leurs distances d’Elon Musk et son empire controversé.
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«À l’époque [Elon Musk], c’était un modèle, un fonceur. Là, c’est une honte», lance un conducteur de Tesla de La Prairie, Sylvain Lavoie.
Sa conjointe infographiste a créé la version francophone de l’autocollant qui fait fureur sur les réseaux sociaux: «J’ai acheté ceci avant la folie de Musk», lit-on sur l’autocollant créé.

«Curieusement, c’est la meilleure voiture que j’aie eue de ma vie. [...] On est moins fiers de se promener en Tesla. Depuis l’achat de X, mon avis a déprécié. Et je suis anti-Trump», dit-il.

Une femme d’Amqui, dans le Bas-Saint-Laurent, qui a acheté sa première Tesla il y a six ans aura aussi bientôt le sien.
«Je sais depuis toujours qu’acheter c’est voter et pour moi le passage à l’électrique a toujours été un geste important à poser. Sauf que là, honnêtement, je n’ai plus envie de vanter ma voiture. Je suis effectivement gênée que l’homme derrière cette marque soit un être humain avec des valeurs que je ne respecte pas et auxquelles je n’ai pas envie d’être associée», explique Mélanie Tremblay.

Allié indéfectible de Donald Trump, salut que plusieurs ont qualifié de nazi à un rassemblement du président, mise à pied du personnel chargé de la modération sur X: Elon Musk a multiplié les controverses dans les derniers mois. Les ventes de Tesla ont baissé en Allemagne, en France, au Royaume-Uni, en Chine et en Californie, notamment.
Un sondage réalisé par le Club Tesla Québec au début du mois de février révèle que pas moins de 80% des membres répondants souhaitent que leur organisation se dissocie d’Elon Musk.
«Beaucoup de personnes qui ont un malaise [...] qui se disent le génie frisent la folie, et là, [Elon Musk] a atteint la folie», explique le président, Stéphane Pascalon. Un peu plus d’un répondant sur deux aimerait aussi que le Club cesse de participer bénévolement à des activités de promotion de la marque.
«On voit que ça crée un mal-être, des gens veulent se détacher de ça [...] Les agissements d’Elon Musk, on ne les contrôle pas, surtout pour tous les gens qui ont acheté une Tesla avant cela [...] Le produit reste exceptionnel [...] l’importance de rouler dans un véhicule électrique est primordial pour lutter contre les changements climatiques», précise-t-il.
M. Pascalon ajoute que plusieurs ont mentionné vouloir se tourner vers une autre marque lors d’un prochain achat. «Tesla avait très peu de concurrents [...] maintenant plusieurs choix alternatifs existent», admet-il.
Selon le Club Tesla Québec, 60 000 personnes sont propriétaires d’une voiture Tesla dans la province.