On est allé à La Ronde en tant qu’adulte 20 ans plus tard et voici ce qu’on en a pensé

Caroline G. Murphy (Le Sac de Chips)
Depuis qu’un Youtubeur américain de 19 ans a démoli La Ronde dans une longue vidéo il y a quelques années, l’idée mijotait dans les caboches du Sac de chips d’aller voir par nous-mêmes ce qui se passait entre les clôtures du plus gros parc d’attractions du Québec.
Nous nous sommes finalement décidés à bouger la semaine dernière, alors que nous avions reçu des billets pour aller assister à l’International des Feux Loto-Québec en direct de La Ronde. Ça nous aura pris 7 ans à traverser la moitié du fleuve Saint-Laurent.
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Comme de bons employés à notre affaire, ce n’est que la journée même que Caroline et JP (nous, les deux voyageurs de l’amusement), avons remarqué que les laissez-passer donnaient aussi accès au parc d'attractions pour toute la journée.
N’écoutant que notre amour pour les gratuités, nous sommes entrés à La Ronde avec un peu d’avance sur les feux d'artifice, à 18h.

Précisons que nous avons 35 et 40 ans, respectivement. Nous n’étions pas là avec des enfants. Nous détestons les foules et la chaleur accablante. Nous n’étions pas allés à la Ronde depuis nos 18 ans. Vous comprendrez que nous ne sommes pas nécessairement le public cible.
Et pourtant.
Premier constat: aller à la Ronde en pleines vacances de la construction semble être une bonne idée pour les grincheux que nous sommes. Il n’y avait pas foule nulle part (sauf dans la file pour le légendaire Monstre): pas plus de 20 minutes d’attente dans tout le reste des manèges.
Tellement moins d’attente qu’on pensait que JP a dû engloutir son popcorn dans la presque non-file du Goliath, notre première montagne russe en 20 ans.

Après la première descente (très abrupte) du Goliath, JP s’est mis à hurler «JE N’ÉTAIS PAS PRÊT - JE N’ÉTAIS PAS PRÊT!», ce qui a provoqué un fou rire à Caroline qui a pleuré tout le reste de la ride (c’est-à-dire à peu près 30 secondes).
Le reste de notre exploration du parc s’est déroulé à peu près de la même manière. On a marché pas mal (préparez-vous à faire au moins 20 000 pas lors de votre journée là-bas, et apportez-vous une gourde), on a ri en masse, on a apprécié le look rétro/vintage du parc, et on admet avoir ressenti quelques émotions dans les trois montagnes russes qu’on a faites, ce qui nous a confirmé que nous n’étions pas morts en dedans.

Voici les manèges que nous avons faits en 3h:
Les autos tamponneuses
Le Goliath (préféré de Caro)
Ednör
Le tour de ville
Le Vampire (préféré de JP)
Le grand carrousel

Le coût des choses
Tel que mentionné, nous n’avions pas payé notre entrée. Mais sachez qu’un billet qui donne accès à La Ronde pour la journée ainsi qu’à un siège dans les gradins pour les Feux coûte 73$.
Bon à savoir, il y a souvent des billets de dernières minutes à prix très réduit.

Voici le reste des choses que nous avons achetées et leur prix:
Un Seven-up en bouteille - 6$
Un popcorn - 13$
Un Subway 12 pouces - 29$
Un jeu dans lequel on tente de propulser une grenouille sur un nénuphar pour gagner un toutou (nous n’avons pas gagné de toutou) - 5$

Le clou du spectacle
Aller voir les Feux depuis la Ronde, est-ce que ça en vaut la peine? La réponse, c’est oui. C’est vraiment magnifique.
L’expérience est immersive, avec les gros haut-parleurs partout et la vue directe sur la grande pyrotechnie qui part juste de l’autre côté de l’étang, à quelques mètres.
Les photos parlent d’elles-mêmes:




On se rend compte que lorsqu’on les regarde de loin, on manque une grosse partie du spectacle.

Un grand oui donc pour la pause spectacle de 30 minutes.
La catastrophe du retour
Les réjouissances ont un peu été ternies par le pénible retour à la maison, pour lequel La Ronde n’avait malheureusement aucun contrôle.
Évidemment, tout bon Montréalais sait que le pont Jacques-Cartier est fermé à la circulation automobile jusqu’à minuit les soirs de Feux. La seule option pour quitter l’île Sainte-Hélène avant minuit est donc le métro.
Nous étions venus en métro, mais comme il y avait ce soir-là un spectacle de The Weeknd qui regroupait 42 000 personnes sur l'île, on savait bien que ça allait refouler aux portes de la station Jean-Drapeau. On a donc tenté de partir à pied par le pont. Malheureusement, les policiers jugent que c’est plus facile d’évacuer le pont des gens venus assister aux Feux en le fermant complètement, même aux piétons qui voudraient emprunter les trottoirs.
Comme Gilligan, on était donc complètement coincés sur l’île, même à pied ou à vélo, et le métro avait l’air de ça...

À minuit, la foule était toujours aussi compacte devant les portes de la station. Nous sommes donc repartis à pied vers le pont pour une deuxième tentative. Cette fois, il venait de réouvrir, et nous avons pu marcher jusqu’à Montréal - ou comme diraient les gens dans les commentaires sous un article qui parle de piste cyclable, jusqu'à «l'île aux génies».
Les Feux ont fini à 10h30. Deux heures plus tard, nous étions à peine 500 mètres plus loin, et à pied.

«Quel flop», a déclaré plusieurs fois JP, lui qui était si heureux deux heures avant, les pieds dans le vide par-dessus des kiosques qui sentaient le délicieux poulet portugais.
