«On en a pour un mois à se sortir de ça»: les entreprises en après-sinistre débordées par les dégâts de la pluie
Le président de Qualinet redoute même que le déluge du 13 juillet se reproduise au cours des prochains jours


Olivier Faucher
Les pluies diluviennes qui frappent le Québec poussent les entreprises expertes en après-sinistre à acheter de l’équipement et à recruter du personnel pour faire face à des volumes historiques de demandes.
Mardi matin, le Groupe Qualinet avait traité 500 dossiers liés à la pluie du 13 juillet. Même si ces chiffres sont moins élevés que ceux associés à la tempête Debby, qui avait généré des milliers de demandes, ils représentent tout de même une charge de travail anormalement élevée pour l’entreprise.
«On en a pour un mois à se sortir de ça et les demandes rentrent encore», explique son président, Éric Pichette.

Mario Charron, président du Groupe CJL, fait savoir que sa compagnie traite 200 dossiers liés à la pluie du 13 juillet, principalement sur l’île de Montréal et sur la Rive-Nord.
«Ça va amener facilement trois à cinq mois d’ouvrage de plus que ce à quoi on s’attendait cette année», estime-t-il.
Plus de machines et de personnel
Les entreprises spécialisées en après-sinistre ont notamment dû acheter beaucoup d’équipement de séchage pour bonifier leur capacité de réponse à des événements majeurs ces dernières années.
«On a dû augmenter de 25% notre quantité d’équipements avec un investissement de 100 000$ dans les deux dernières années, explique Marc-André Lacroix, co-propriétaire du Groupe RPL. Même que souvent, ce n’est pas suffisant et qu’il faut faire venir des machines des États-Unis ou de l’Ontario pour les louer.»

Au Groupe Qualinet, environ 12 500 des 14 000 équipements de séchage sont actuellement déployés. La compagnie dit en avoir acheté 3000 au cours des trois dernières années.
M. Lacroix envisage de recruter du personnel uniquement pour la saison estivale si les pluies diluviennes continuent de se multiplier. Pour l’instant, son entreprise doit de plus en plus mobiliser les employés de tous ses départements pour répondre à ces crises.
Surprenant et dévastateur
En entrevue avec Le Journal, M. Pichette s’est dit «inquiet» qu’un second déluge similaire frappe Montréal au cours des prochains jours et aggrave la situation actuelle.
«Il fait tellement chaud. On se dit que ça va peut-être se répéter. Est-ce qu’on va en revivre un autre?» angoisse-t-il.
Ce sentiment reflète la nouvelle réalité à laquelle fait face son industrie, marquée par des événements météo particulièrement intenses et imprévisibles.
«Avant, ça arrivait plus souvent, mais en plus petit volume. Maintenant, c’est moins souvent, mais avec plus d’eau. Ça a été plus intense», remarque M. Pichette.
Pour Simon Legault, communicateur scientifique au consortium de recherche sur les changements climatiques Ouranos, il faut faire un lien avec les changements climatiques et les températures plus élevées.
«Dans l’air plus chaud, il peut y avoir plus d’humidité, donc la quantité d’eau, le contenu en eau est plus élevé et les précipitations sont plus abondantes», indique-t-il.
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