EXTRAITS | «On dirait que le plus grand tabou, c’est moi qui l’avais»: Jean-Philippe Dion se confie sur l’adoption de son fils, Alex

Guillaume Picard
Quand le projet d’adoption d’un enfant de la DPJ s’est concrétisé, Jean-Philippe Dion a été confronté à ses propres biais cognitifs relativement au fait que deux hommes devenaient les parents d’un jeune garçon.
Avant de rencontrer leur fils, Alex, qui avait 10 ans à l’époque, l’animateur et producteur était craintif.

«On dirait que le plus grand tabou, c’est moi qui l’avais. C’était comme ridicule parce qu’au départ, la première fois qu’on a rencontré la DPJ, j’ai dit: “Quand vous allez présenter le projet à l’enfant [...], je veux vraiment que ce soit clair pour lui qu’on est un couple gai. S’il n’est pas à l’aise avec ça, qu’il est inconfortable avec ça, on se reprend, il n’y a pas de problème”», a raconté Jean-Philippe Dion en entrevue à l’émission Dans le blanc des yeux, disant qu’en fin de compte l’enfant n’avait «pas de malaise» avec ça.
Le soir où ils ont accueilli Alex, Jean-Philippe Dion et son conjoint, Martin Boisclair, lui ont préparé un bon spaghetti réconfortant. L’animateur et producteur a voulu en avoir le cœur net par rapport à son homosexualité en questionnant l’enfant, qui est aujourd’hui âgé de 15 ans.
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«Il fait: “Hey, mais pourquoi tout le monde me pose cette question-là? Pourquoi tout le monde n’arrête pas de me parler de ça? J’en ai pas un problème!”»
Selon Jean-Philippe Dion, quelqu’un à la DPJ aurait sans doute préféré confier Alex à d’autres parents. Pas à deux gars.

«Dans le processus de sélection, avant que le jeune arrive à la maison, je pense qu’il y a quelqu’un à la DPJ à qui ça ne tentait pas de confier cet enfant-là à deux gars, à mon avis. Mon prochain projet de documentaire va clairement être sur la DPJ parce que j’ai le goût de rentrer dans ce sujet-là», a indiqué Jean-Philippe Dion, disant avoir vu «du très beau» et «du moins beau, de l’archaïque, du désorganisé» au sein de l’organisation chargée de protéger la jeunesse québécoise.
«Je trouve ça triste de voir que des gens à qui on confie notre jeunesse, que ces gens-là n’ont pas les moyens, n’ont pas d’organisation, sont dans un système totalement archaïque. Je trouve que c’est comme si la DPJ passe très loin dans nos priorités en tant que société. On veut donner accès à la télé aux jeunes parce que c’est donc important, c’est très important. Mais prenons soin de leur vie. Il y a des jeunes qui sont confiés dans des foyers de groupe. Il y a des jeunes qui sont confiés dans des familles qui ne devraient pas l’être. Il y a des suivis qui sont beaucoup trop serrés pour des familles qui n’en auraient pas besoin. Il y a des suivis qui ne sont pas assez serrés», a souligné Jean-Philippe Dion, soulignant ainsi son désir de «montrer le positif, pas seulement le négatif».
Pas de mariage pour Jean-Philippe et Martin

Toujours au sujet de sa vie personnelle, le nouveau président de Productions Déferlantes a dit qu’il ne serait jamais question, pour lui, de se marier.
«Jamais!» a-t-il tranché dans un éclat de rire.
«Je n’ai pas ça en moi. [...] Je suis un peu sauvage dans la vie, puis j’ai besoin de me sentir libre, tu comprends? Donc, j’ai besoin, moi, de me sentir libre dans la vie. Je ne veux pas d’attache. Moi, je veux avoir l’impression que je peux partir de ma job, de mon couple, de ma vie à n’importe quel moment. Ce n’est pas du tout ça qui m’arrive dans la vie parce que je suis extrêmement stable, autant au travail qu’à la maison.»
- Produite par QUB, l’émission Dans le blanc des yeux est diffusée à LCN chaque vendredi, à 20 h, ainsi qu’à QUB télé en simultané sur la radio numérique QUB chaque samedi, à 9 h, et chaque dimanche, à 16 h. Elle est aussi disponible sur demande à TVA+, en balado sur la plateforme qub.ca et sur la chaîne Youtube QUB.