«On craint que les propriétaires utilisent ça pour demander des hausses de loyer abusives»
TVA Nouvelles
Alors qu’il devient de plus en plus difficile de se loger, des hausses de loyer entre 3 et 4% sont prévues cette année en raison de l’inflation et de l’augmentation des taxes foncières à Montréal.
«D’abord, pour les ménages qui n’arrivent déjà pas à payer leur loyer, ça fait toute une différence. Toute hausse de loyer est de trop dans la situation actuelle. Ces hausses de loyer s’ajoutent à l’explosion des autres coûts comme ceux de la nourriture», déplore Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.
Près de 200 000 locataires au Québec paient plus de la moitié de leurs revenus dans leur loyer.
«Ces gens ne peuvent pas couper ailleurs. C’est pour ça que le gouvernement doit agir en offrant une alternative», croit-elle.
Afin de soulager les ménages, un chèque de 400$ sera déposé prochainement dans les comptes de banque.
«À très court terme, ça va leur éviter d’aller à la banque alimentaire pendant une ou deux semaines. Mais ce n’est pas une mesure structurante pour faire face à l’explosion des coûts des logements», souligne la porte-parole.
Québec solidaire invite la CAQ à faire plafonner le prix des logements.
«Un plafond, un gel ou un contrôle obligatoire des loyers, ce sont trois exemples de mesures structurantes. J’aimerai revenir sur le pourcentage. Il faut faire attention, ça ne veut pas dire qu’il y a une hausse de taxes de 4% que les locataires doivent s’attendre à une hausse de loyer de 4%. La hausse des taxes est l’une des composantes qui vont être prises en compte dans le calcul de la hausse des loyers. On craint que les propriétaires utilisent ça pour demander des hausses abusives de loyer», explique-t-elle.
Quels sont les recours pour les locataires ?
«Il y a toujours trois options. Un avis de renouvellement de bail, donc on accepte ou on refuse la hausse tout en gardant le droit de demeurer dans le logement. S’il y a un refus, une fixation du loyer doit être faite par le Tribunal administratif du logement. C’est le Tribunal qui va établir la hausse selon les dépenses des propriétaires. La troisième option est de refuser la hausse et de quitter le logement», informe Mme Laflamme.