On connait les solutions, le défi est de les implanter, dit Dubé
Gabriel Côté | Agence QMI
Plus de lits et de rendez-vous à l’extérieur de l’hôpital, davantage de patients pris en charge par d’autres professionnels de la santé que les médecins: la cellule de crise sur les urgences veut d’abord mettre en place des solutions «connues depuis longtemps», mais qui n’ont jamais été implantées.
• À lire aussi: Voici l’équipe multidisciplinaire de Christian Dubé pour endiguer la crise dans les urgences du Grand Montréal
«La situation nécessitait de plus en plus des actions à très court terme, complémentaire à ce qu’on a commencé à implanter avec le plan santé», a déclaré le ministre de la Santé, Christian Dubé, lors d’une conférence de presse, mardi, à Montréal.
Ces actions sont pour l’essentiel des «mesures de fluidité», qui consistent à libérer des lits dans les hôpitaux soit en faisant sortir les patients plus rapidement, soit en redirigeant les gens vers d’autres ressources que les urgences.
D’abord, le gouvernement espère pouvoir donner du répit aux urgences en offrant plus de rendez-vous dans les groupes de médecines familiales (GMF) et dans les cliniques pédiatriques, en élargissant l’accès à la ligne 811 aux personnes de 17 ans et moins.

«Il y a une personne sur deux qui en ce moment va aux urgences qui aurait pu aller ailleurs (...). Les gens peuvent nous aider en appelant au 811 et se faire rediriger au bon endroit», a expliqué Christian Dubé.
Ensuite, la cellule de crise mise sur la prise en charge des patients par d’autres professionnels de la santé que les médecins, notamment par la création rapide de deux cliniques d’infirmières praticiennes spécialisées à Montréal.
«La première qu’on pourrait ouvrir serait dans le CIUSSS de l’est de Montréal, et ça va se faire, c’est une question de quelques jours. L’autre, dans le Centre-Sud, c’est peut-être une question de semaine», a indiqué M. Dubé.
Écoutez l'entrevue avec Natalie Stake-Doucet à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct 8 h 05 via QUB radio :
undefined«On a la capacité de le faire, et moi je veux m’assurer qu’on va faire ces choses-là et qu’on va arrêter la bureaucratie ou la résistance de certains groupes», a-t-il ajouté.
Enfin, le gouvernement compte aller trouver des lits à l’extérieur de l’hôpital, entre autres par une approche d’hébergement à domicile.
«Il y avait une orientation qui avait été faite en 2017: c’était justement de soigner plus de gens et de les envoyer plus rapidement à domicile lorsqu’ils ont été guéris», a rappelé le ministre.

Or, cette approche demanderait «un changement de culture» dans le réseau de la santé, estime Christian Dubé: «Ce que ça veut dire, c’est que les personnes avec leur proche aidant doivent dire ''on est d’accord avec ça''».
Le rôle de la cellule de crise sera de veiller à la bonne implantation de ces mesures et de mieux coordonner les efforts.
Composition
Christian Dubé a également dévoilé la liste des membres de sa cellule de crise sur les urgences de la région métropolitaine, en prenant le soin de rappeler que la composition de ce groupe demeure «évolutive».
Des médecins, des urgentologues et des infirmières en font partie, de même que des PDG des CISSS et des CIUSSS, et des hauts fonctionnaires. C’est un sous-ministre adjoint du MSSS, Daniel Desharnais, qui a la charge de coordonner la cellule.
Des vingt membres que comporte ce groupe, certains sont plus connus, comme le Dr Gilbert Boucher, président de l'Association des spécialistes en médecine d'urgence et le Dr Mauril Gaudreault, président du Collège des médecins.
Christian Dubé avait annoncé la formation de cette cellule mercredi dernier, pour faire face à la crise sans précédent que traversent les urgences du Grand Montréal, où le taux d’occupation a atteint des sommets en raison du manque de personnel et de la résurgence des virus respiratoires chez les jeunes enfants.
Un taux d’occupation qui explose
Hôpital de Mont-Laurier (Laurentides): 260%
Centre hospitalier Anna-Laberge (Montérégie): 184%
Hôpital de Hull (Outaouais): 180%
Hôpital Memorial de Wakefield (Outaouais): 175%
Hôpital de Montréal pour enfants (Montréal): 158%
Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) (Montréal): 155%
Hôpital de l’Enfant-Jésus (Québec): 154%
Source : indexsanté.ca