«On a travaillé fort pour qu’il soit fier d’être grand»: le père d’Olivier Rioux se réjouit des succès que son fils connaît

Stéphane Cadorette
GAINESVILLE | On peut dire que la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre dans le cas d’Olivier Rioux, avec un père de 6 pi 9 po, une mère de 6 pi 2 po et un frère de 6 pi 9 po. Le bébé de la famille fait maintenant un pied de plus que tout le monde!
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«Je me souviens que quand Olivier était en secondaire 3, un moment donné, on est allés au Dairy Queen. Habituellement, c’est son frère Émile ou moi que le monde remarquait.
«Olivier était avec nous, et j’ai réalisé que pour la première fois, on passait inaperçus. C’était lui qui avait toute l’attention et, à l’époque, il mesurait “juste” 7 pi 2 po. On n’était plus dans sa ligue!» raconte le paternel, Jean-François Rioux, amusé par l’anecdote.

S’il peut se permettre d’en rire aujourd’hui, c’est parce que le clan Rioux a mis tous les efforts pour qu’Olivier en vienne à percevoir sa grandeur comme un atout plutôt qu’un simple aimant à regards indiscrets.
«On a toujours travaillé fort pour qu’il soit fier d’être grand. Quand j’étais jeune, ce n’était pas mon cas. J’ai toujours eu de la difficulté avec l’estime de moi-même. Je savais que j’aurais de grands garçons et je voulais qu’ils aient confiance et qu’ils se valorisent par le sport», confie le père de famille.
La fierté du record
Le labeur a visiblement porté fruit puisque le jeune Olivier a non seulement accepté qu’il grandissait beaucoup plus que la moyenne, mais il s’en fait une réelle fierté.

«C’est lui qui voulait le record Guinness. Il regardait le livre et il disait qu’il voulait se retrouver là-dedans. Aujourd’hui, il ne ressent plus ce besoin. Il a ce record avec son cadre, mais ça ne lui importe plus d’être le plus grand joueur au monde», souligne le père.
Bien sûr, tout n’est pas toujours rose dans la vie d’un géant. Des petits acquis pour le commun des mortels ne le sont pas pour Olivier Rioux. Comme le fait de devoir dormir en diagonale dans le lit queen de sa chambre d’étudiant à Gainesville et non dans son lit sur mesure dans la maison familiale. Ou le fait de souffrir après quelques minutes, crispé dans une voiture de taille standard, contrairement au véhicule familial spacieux dans lequel il peut se délier, quelque peu, les jambes.
«Mais Olivier ne se plaint pas de ces affaires-là. Il n’est pas un gars compliqué. On adapte un peu son environnement à la maison, mais en même temps, il est rendu chez nous seulement deux semaines par année!» ricane son père.
Aucune pression
Le sport a été la pierre angulaire pour aider les deux frangins à développer un sentiment de fierté. Quand Olivier s’est réellement découvert une passion pour le basketball durant l’adolescence, jamais, toutefois, ses parents ne lui ont imposé la moindre forme de pression de performance.

Approché par le Real Madrid dès l’âge de 13 ans, il aurait même touché un revenu intéressant s’il avait choisi de s’aligner dans une structure professionnelle précoce avec le club renommé plutôt que de mettre le cap sur l’Académie IMG, en Floride.
«Il aurait fallu déménager la famille en Espagne, et on craignait qu’il sente qu’on dépendait de lui. C’était beaucoup de pression pour un jeune de cet âge-là. Pour moi, l’important était de lui ouvrir les portes, mais qu’il fasse ses choix lui-même. J’adore ça qu’il performe au basketball, mais ce n’est pas mon rêve à moi. Il a toujours fallu que ce soit son rêve à lui», tranche Jean-François Rioux.
Sage philosophie!