On a passé 1h à regarder des avions décoller pour faire ressortir notre Paul Houde intérieur


Jean-Michel Clermont-Goulet
«On vient d’Ottawa, mais lorsqu’on planifie un séjour à Montréal, on s’assure de venir au moins une fois»: Chris et sa conjointe Sheila sont fous des avions. On les a croisés au parc d’observation Jacques-de-Lesseps, situé à un jet de pierre de l’aéroport international Pierre-Eliott-Trudeau (PET), où a passé une heure.
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Lors du passage de 24 heures, les deux Ottaviens sont loin d’être les seuls à s’être déplacés au parc inauguré en 2012 pour le 70e anniversaire de l’aérogare de Montréal.

Un peu plus loin, Claude Blanchette s’installe sur la colline du parc, armée de son thermos à café. Il est là pour le retour de sa fille, une pilote de Sunwing qui revenait – aux commandes d’un avion – d'un séjour de six mois de travail à l’étranger. S’il ne se déplace pas pour chacun des vols de sa progéniture, M. Blanchette nous confie s’être ennuyé d'elle, dont il est aussi le lift de retour à la maison, raconte-t-il en riant.

L’aviation dans le sang
Pas très loin, on retrouve Emma Hébert. Aussitôt arrivée, elle braque sans tarder son appareil Canon et sa lentille 50 mm vers le Boeing qui déchire le ciel. L’étudiante de 18 ans, qui vit tout près, vient au parc Jacques-de-Lesseps depuis l’adolescence.
«On a toute sorte d’avions qui atterrissent à Montréal, nous lance la photographe amateure. C’est ça qui est le fun!»

Pour vivre l’expérience à son meilleur, Emma, qui souhaite travailler dans le monde de l’aviation, suggère de venir entre 15h et 20h, moment pendant lequel atterrissent les gros avions en provenance de l’Europe, notamment.
Pendant qu’on jase, elle nous pointe un faucon qui rôde près de la clôture.
«C’est le faucon de l’aéroport, me dit-elle. Il est là pour éloigner les oiseaux et les autres animaux qui pourraient nuire aux activités [de PET]. Parce qu’une mouette dans un moteur peut faire beaucoup de dommages.»
L’encyclopédie de la place
Si vous êtes au parc Jacques-de-Lesseps et entendez une radio de communication, c’est probablement celle de Jean-Claude Trudeau. Passionné des avions depuis les années 1970, il a l’habitude de venir admirer les avions assis sur sa chaise pliante verte.
Pointez-lui un avion et il vous dira d’où il a décollé ou vers où il s’envole...
«Je préfère voir les avions décoller. Tout le temps. C’est très beau, voir un décollage», nous explique-t-il, tout en prenant bien soin de photographier ce qu’il croit être l’avion d’une équipe sportive.

L’homme de 65 ans, dont l’amour pour les avions lui a été transmis par son père, passe parfois jusqu’à dix heures sur la petite butte du parc, avec sa caméra et son inséparable radio pluggée sur les communications de l’aéroport.
Mais ne daignez pas vous présenter à ses côtés avec un lunch: «Ça attire les mouettes! Le petit gars qui mange sa frite, là, ben c’est dangereux!», lance-t-il en pointant les nombreuses affiches interdisant les pique-niques.

C’est où, au juste, le parc Jacques-de-Lesseps?
La parc est situé à l’angle des avenues Jenkins et Halpern, sur les terrains d’Aéroport de Montréal (ADM). Il est situé devant les hangars d’Air Canada, aux abords des pistes 06-D et 24-G.
Vous pouvez vous y rendre en métro et autobus, en débarquant à la station Du Collège (ligne orange) et en prenant le bus 460 ou 202. Vous pouvez aussi vous y rendre en voiture, mais soyez patient: on a mis 45 minutes pour s’y rendre depuis le centre-ville.
Le parc a été nommé en hommage au Français Jacques de Lesseps, le premier pilote à survoler la métropole québécoise, en 1910.