«On a le devoir de faire des changements», dit Legault à son caucus

Après les ministres, les députés. François Legault a tendu l’oreille à son caucus lors d’une réunion spéciale qui a duré toute la journée jeudi. «Ils sont prêts à se battre avec moi», a constaté le chef caquiste, ragaillardi.

• À lire aussi: De la loyauté au désenchantement total: François Legault se fera dire ses quatre vérités dans un caucus spécial réunissant ses députés

D’entrée de jeu, le premier ministre a donné le ton en insistant sur la nécessité de se «réenligner» pour apaiser la frustration et la déception qu’il ressent chez la population. «On a le devoir de faire des changements», a-t-il souligné.

À l’instar des membres du Conseil des ministres la veille, l’ensemble des élus caquistes ont été invités par leur chef à lui faire part des doléances de leurs commettants.

«Je sais que vous avez écouté votre monde cet été. [...] Je veux que vous soyez francs. Je veux que vous me disiez exactement ce que vous avez entendu», a indiqué M. Legault.

Le chef caquiste n’est pas ressorti trop amoché. «Je me considère vraiment chanceux d’avoir une belle famille, une belle équipe, 86 députés dans toutes les régions du Québec qui m’ont donné toutes sortes d’idées. On s’est vraiment mis au travail et j’ai senti qu’ils sont prêts à se battre avec moi», a déclaré brièvement le premier ministre en fin de journée.

Un exercice «salutaire»

Plusieurs députés ont raconté que l’exercice s’est avéré constructif. «Je pense qu’on a eu un bon électrochoc en début de semaine. Je pense que ça, ça aide à réfléchir différemment», a dit la ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, en faisant référence à la défaite cuisante de la CAQ dans Arthabaska.

«Ça fait longtemps qu’on aurait dû avoir un bon caucus comme ça, très productif», a résumé la députée de Charlevoix–Côte-de-Beaupré, Kariane Bourassa.

«Tout le monde est derrière le chef», a assuré le député de Chauveau, Sylvain Lévesque.

«Ça va nous aider à nous aiguiller pour la prochaine année», croit la ministre de l’Économie, Christine Fréchette. La députée de Sanguinet croit même qu’il s’agit d’une formule «à répéter». «C’est sûr qu’on n’a pas l’unanimité tout le temps sur chacun des points et c’est normal dans un parti politique, mais on a le pouls de tout un chacun, puis il y a plusieurs lignes de convergence, alors, vraiment, c’est un exercice salutaire», a dit M^me Fréchette.

«Moi, honnêtement, je suis très satisfaite et très optimiste aussi pour la suite. Ça me rassure», a lancé de son côté la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy. «C’est très rare qu’il y ait de la discorde dans le caucus caquiste, a-t-elle souligné. [...] Ça va très bien. Je veux dire, si on se compare avec d’autres partis politiques, ça va excessivement bien. Je pense que c’est une force aussi, pour la CAQ, d’être unie.»

Réunion inusitée

Préalablement à cette rencontre, une vingtaine de députés s’étaient réunis à Lac-Delage, en juin dernier, pour réfléchir à l’avenir de leur formation, à l’initiative du député de Rousseau, Louis-Charles Thouin.

Selon Mathieu Rivest, élu de la Côte-du-Sud, il s’agissait d’un «beau moment de concertation mutuelle et de travail collectif».

Le whip en chef du gouvernement assure qu’il est à l’aise avec la démarche. «C’est moi qui l’avais suggérée», a déclaré Mario Laframboise.

Le ministre et député caquiste de longue date François Bonnardel, qui doit comparaître la semaine prochaine devant le commissaire Gallant, ne s’est pas présenté à la réunion de son caucus jeudi matin. Il se trouve présentement en France pour un voyage familial prévu de longue date, a-t-on confirmé dans son entourage.

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, qui sera entendue elle aussi par la commission Gallant la semaine prochaine, a manqué les premières minutes du caucus. Elle est «arrivée un brin en retard», a-t-on expliqué à son cabinet.