«Même Houdini ne pourrait pas sortir de là!»: on a essayé le nouveau Boomerang que La Ronde vient de revamper
Ce manège classique qui a un an de plus que Le Monstre est toujours aussi rapide, mais il est désormais moins brutal et moins dur pour les crânes délicats.


Louis-Philippe Messier
À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Du fameux Boomerang de La Ronde, il ne reste que le long squelette en acier triplement bouclé pour des têtes à l’envers. Tout le reste a été changé. Ce manège classique plus vieux que le Monstre est toujours aussi rapide, mais plus feutré et moins dur pour les crânes délicats.
Le design de la nouvelle voiture du Boomerang est plus épuré, atteint 76 km/h et a un harnais repensé. N’essayez pas d’y échapper.

«Même Houdini ne pourrait pas sortir de là!» s’enthousiasme Francis Girouard-Lavoie, le directeur de l’entretien et de la construction.
Harnais souple
L’époque des barres de métal qui nous étouffaient autant qu’elles nous sécurisaient est révolue.
«La ganse souple retient le torse contre le dossier et assure le confort des passagers qui peuvent quand même bouger dans ce harnais», précise Yanick Villeneuve, un des techniciens qui a supervisé le chantier de mise à niveau avec le fabricant hollandais Vekoma.

«Le freinage est magnétique. La voiture arrête en fin de cycle sans recourir à la friction», ajoute M. Villeneuve qui me montre ces aimants freineurs sur le rail.

Lorsque l’actuelle présidente de La Ronde, Sophie Émond, une ancienne préposée, a obtenu sa promotion, j’avais décidé de l’interviewer dans le Boomerang...
Après trois trajets, la pauvre avait désiré sortir du manège qui était alors encore brusque et tape-tête.
«Le Boomerang ne donne plus mal à la tête maintenant!» se réjouit la présidente, croisée pendant ma visite.
Moins brutal
Je commence à avoir vraiment envie d’essayer le nouveau Boomerang... et je reconnais l’expérience, toujours aussi vivifiante, trois fois la tête à l’envers à l’aller et trois fois au retour de reculons.
Un treuil s’accroche à la voiture et nous soulève à quelque 30 mètres du sol sur un rail en pente. C’est ainsi que nous acquérons en tombant la vitesse requise pour tourner à l’envers trois fois.
Une chaîne de traction attend notre voiture une fois au bout de la piste de 285 mètres et nous fait monter à nouveau jusqu’à 30 mètres... pour le trajet en sens contraire.
On m’a montré le cerveau (l’ordinateur), le cœur (les pompes), les muscles (les moteurs) et tout est flambant neuf sur ce manège qui date de 1984, l’année où Apple lançait le premier Mac.

Un peu comme les voitures tamponneuses maintenant tellement généreusement coussinées par leur pare-chocs, la brutalité cruelle du Boomerang n’est plus qu’un souvenir...
Et «l’aire d’attente a été refaite de manière à ce que l’embarquement soit plus rapide et afin de passer davantage de clients par heure», explique M. Girouard-Lavoie.
Et on espère qu’il dit vrai ! La mise à niveau du Boomerang a coûté «plusieurs millions» (on ne veut pas préciser) et devrait assurer la survie de ce manège pendant encore 30 ans.
