Omnium: une enseignante aux petits soins des supervedettes du tennis
Notre chroniqueur a visité l’espace VIP des joueurs de l’Omnium en compagnie de la responsable

Louis-Philippe Messier
À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Certains joueurs de tennis ont des tempéraments de diva, mais règle générale, même les plus caractériels demeurent toujours très polis avec la cheffe de la conciergerie... car ils savent qu’il vaut mieux être dans ses bonnes grâces.
«C’est sûr qu’ils sont gentils avec moi, parce qu’ils savent que c’est moi qui ai les nananes!» rigole Sophie Clermont, 41 ans, qui s’occupe de procurer des billets de spectacles, réserver dans les meilleurs restos ou dénicher les produits rares réclamés par les athlètes de passage à Montréal.

«Ça me sort complètement de mon quotidien professionnel normal», dit cette enseignante en arts plastiques auprès d’élèves de secondaire 1 et 2 dans une école de la Rive-Sud de Montréal.
Adolescente, elle a été chasseuse de balles et elle a eu la piqûre pour cet événement.
Elle occupe maintenant un des postes les plus convoités parmi les quelque 1200 bénévoles de l’Omnium.

Je circule avec elle dans le salon des joueurs. Durant le tournoi, celui-ci sera interdit aux journalistes: un espace de paix non médiatique pour les vedettes qui se détendent.
A-t-elle un chouchou?
«Rafael Nadal est courtois et il vient toujours saluer et prendre des nouvelles lorsqu’il arrive.»

«La gagnante du tournoi de l’an dernier, Camila Giorgi, passait ses soirées à jouer au backgammon avec ses bénévoles chauffeurs, et elle est devenue notre coqueluche.»
Visage connu
Mme Clermont est là depuis 2009, alors les joueurs et les entraîneurs la reconnaissent.
«Ça se voit qu’ils sont contents de retrouver un visage qu’ils reconnaissent.»

Aujourd’hui, lundi, c’est l’une de ses plus grosses journées.
«Normalement, lundi, mardi et mercredi, je fais plus de 12 heures.»
Au fur et à mesure des éliminations, les joueurs s’en vont, habituellement directement à Cincinnati, où a lieu le tournoi suivant.
«Moi, je m’occupe d’eux lorsqu’ils ont des demandes: une telle veut telle marque de boisson gazeuse difficile à trouver, on s’en occupe. Un tel a perdu ses lentilles cornéennes, on va lui en chercher.»

Un service hyperpopulaire auprès des tennismen professionnels? Le barbier!
«Ils sont très coquets, nos hommes!»
Comme à l’école
Il y a quelques années, lorsqu’une erreur dans la feuille d’accueil des joueurs leur a fait croire (à tort) qu’ils avaient tous des billets pour Coldplay, Mme Clermont a dû recourir à ses manières d’enseignante et organiser un tirage pour distribuer les cinq paires qu’elle avait entre les dizaines de joueurs.
«La table de ping-pong est très utilisée et ça a quelque chose d’incroyable de voir deux joueurs qui s’affrontent normalement sur de grands terrains se faire face au tennis de table... et ils sont tellement compétitifs que le ping-pong devient vite une affaire sérieuse!»

Certains joueurs trimballent leur Nintendo Switch et hurlent en affrontant les autres sur place.
«C’est souvent très bruyant et joyeux ici parce que les joueurs veulent lâcher leur fou.»
Cette ambiance ne rappelle-t-elle pas celle d’une école pendant la récréation?
«Tout à fait!» convient Mme Clermont.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.