Omnium Banque Nationale: en larmes après le match, Clara Tauson a gagné pour son grand-père décédé il y a deux jours
Jessica Lapinski
Rien ne paraissait sur le terrain tout au long de ce match qu’elle a largement dominé, mais Clara Tauson n’a pu retenir ses larmes plus longtemps en entrevue sur le court, quelques instants après avoir obtenu son billet pour la demi-finale de l’Omnium Banque Nationale, mardi soir.
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À son réveil lundi, au lendemain de sa victoire contre la Polonaise Iga Swiatek, la Danoise de 22 ans a appris que son grand-père paternel était décédé. «Je voulais vraiment gagner pour lui [mardi], a-t-elle souligné en entrevue sur le central du Stade IGA, en flattant nerveusement ses cheveux.
C’est alors qu’elle a craqué. Émus eux aussi, les spectateurs l’ont chaudement applaudie durant de longues secondes.
«Je n’en ai pas terminé ici, est parvenue à poursuivre la jeune joueuse. [...] Je voulais vraiment me présenter aujourd’hui en jouant mon meilleur tennis pour lui. J’espère qu’il me regarde.»
Quelques minutes plus tard, la 16e tête de série à Montréal a confié devant les journalistes venus à sa rencontre que ce grand-père, Peter, l’avait déjà entraînée au début de sa carrière.
«Je me dis que c’est pour le mieux, au fond. Ça faisait un moment qu’il n’était pas à son mieux», a expliqué la joueuse, qui avait retrouvé son aplomb.
On ne sait pas si son grand-papa la regardait comme elle le souhaitait, mais une chose est certaine: Tauson lui a fait honneur contre l’Américaine Madison Keys.
Si cette dernière admettait ne pas avoir joué son meilleur match – le pointage de 6-1 et 6-4, en 1h10min, ne laisse aucun doute là-dessus –, la sixième favorite soulignait aussi avoir été décontenancée par le service de sa rivale.
«Elle a vraiment, vraiment bien joué», l’a louangée la championne des derniers Internationaux d’Australie.
Pour la première fois de sa carrière, Tauson a donc battu deux joueuses classées parmi les 10 meilleures de la planète au cours d’un même tournoi.
Le beau retour d’une championne
La suite s’annonce intrigante pour la 19e raquette au monde. Mercredi, à l’occasion de la seconde demi-finale de la soirée (celle qui suivra le match de la Canadienne Victoria Mboko, disputé à 18h), Tauson se mesurera à la Japonaise Naomi Osaka.
L’ancienne numéro 1 mondiale, quatre fois couronnée en Grand Chelem, joue cette semaine à Montréal son meilleur tennis depuis qu’elle est revenue sur le circuit en décembre 2023, après être devenue maman.
Encore une fois, le pointage de sa victoire aux dépens de l’Ukrainienne Elina Svitolina, 10e tête de série, mardi, ne laisse planer aucun doute sur son aisance sur le court: c’était bouclé en 1h08 cette fois, 6-2 et 6-2.
Son aisance et... son bonheur. Bien sûr, chez les athlètes, c'est la victoire qui rend heureuse, reconnaissait Osaka, peu après s'être qualifiée pour la demi-finale d'un tournoi WTA 1000 pour la première fois depuis Miami, en mars 2022. Il s'agit aussi de sa première présence dans le carré d'as au Canada.
Mais la Japonaise disait aussi ne pas s'être sentie aussi joyeuse sur un terrain depuis les Internationaux d'Australie, en début d'année. «Le plus intéressant, c'est qu'après Wimbledon, j'étais déçue [elle avait perdu au troisième tour], et j'avais un peu abandonné mes objectifs. Et puis, ceci arrive ici... c'est assez ironique», a-t-elle soulevé.
La 49e joueuse au monde aura donc l’occasion de reprendre le rendez-vous raté de janvier face à Tauson, elle qui avait dû abandonner en finale du tournoi WTA 250 d’Auckland, après avoir remporté la première manche.
▶ La finale du double de l’Omnium Banque Nationale de Montréal, d’abord prévue pour jeudi, a été déplacée à mercredi 15h, avant les deux demi-finales de simple.