Omnium Banque Nationale: émue aux larmes, Eugenie Bouchard voit sa carrière prendre fin
Jessica Lapinski
Eugenie Bouchard voulait que l’on se souvienne d’elle comme d’une battante et elle aura réussi.
La Québécoise a perdu l’ultime match de sa carrière de joueuse de tennis professionnelle, mercredi au deuxième tour de l’Omnium Banque Nationale de Montréal.
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Mais «Genie» s’est offert des raisons de croire que la magie de son dernier tour de piste se prolongerait un soir de plus.
Parce que, justement, elle s’est battue tout du long contre une joueuse redoutable, qu’elle n’avait jamais vaincue dans sa carrière.
Il n’y a pas toutefois pas eu de première pour l’ancienne cinquième mondiale, mercredi. Ce fut finalement une dernière au terme de laquelle on a vu une Bouchard émue au moment d’aller féliciter la Suissesse Belinda Bencic, qui venait de tirer le rideau sur sa carrière, en la battant 6-2, 3-6 et 6-4 sur ce central qui l’a vue grandir.
«Je ne veux pas pleurer», a déclaré d’emblée la joueuse de 31 ans, en amorçant son discours qui a suivi la cérémonie organisée en son honneur.
«Je me souviens, jeune, d’avoir rêvé de jouer sur ce central. J’ai l’impression d’avoir bouclé la boucle», a-t-elle poursuivi.
Elle pouvait rêver
Battante, disait-on d’entrée de jeu. Devant une foule survoltée presque jusqu’à la toute fin, Bouchard a nivelé le pointage à une manche partout, avant de mener 3 à 1 dans la manche ultime.
À ce moment, tout le monde dans le stade y a cru. Eugenie frappait les lignes, revenait quand elle tirait de l’arrière sur son service.
Elle avait un bris d’avance dans la manche ultime, fruit de ses déplacements acharnés pour renvoyer les frappes précises de la 20e mondiale.
Une performance inespérée, prodigieuse de la part d’une athlète qui n’avait disputé que six matchs professionnels en un an et demi, et aucun de cette envergure.
Presque jusqu’au bout
Mais Belinda Bencic n’a pas récemment atteint la demi-finale de Wimbledon pour rien, il y a quelques semaines. Elle n’a pas vaincu Bouchard trois fois dans sa carrière pour rien non plus, dont une fois au Canada, en 2015, où elle allait ultimement glaner le titre.
Comme le font les joueuses de ce calibre, la Suissesse de 28 ans a finalement su trouver les failles dans le jeu de sa rivale, et elle a réussi le bris de service égalisateur, à mi-chemin dans la troisième manche.
Elle s’est ensuite offert trois balles de match, à 5-4. Eugenie en a effacé une. Battante, répète-t-on.
Mais la seconde fut la dernière. Et le rideau est tombé sur une carrière qui s’était amorcée en force, en 2013, avant d’atteindre des sommets sans précédent pour le tennis canadien, un an plus tard.
Une finale à Wimbledon. Deux autres demi-finales en Grand Chelem, en Australie et à Paris.
Une cinquième place sur la WTA et un titre, à Nuremberg.
La suite aura été marquée de moins de hauts que de bas. Mais la dernière semaine en aura été une de réunion, de communion avec cette foule qui a rêvé souvent avec elle, au gré de ses succès.
«Je vous aime»
Bouchard a toujours voulu faire les choses à sa manière, et elle aura réussi.
Ou presque. Ses espoirs de ne pas pleurer durant son discours se sont notamment envolés en fumée quand elle a évoqué sa famille, elle aussi émue.
«Quand la foule m’applaudit, elle vous applaudit elle aussi», lui a dit Eugenie sans savoir retenir ses larmes.
Et, à cette foule qui l’applaudissait chaudement, elle a ajouté: «Vous allez revoir Genie, mais sous une autre forme. Merci, merci, merci. Je vous aime.»
