Marchés d'alimentations: Omicron provoque une fièvre de livraisons
Olivier Bourque | Journal de Montréal
Avec toujours plus de Québécois contaminés et d’autres qui sont en isolement préventif, les commandes en ligne de produits alimentaires sont en hausse, mais les épiciers affirment être capables de faire face à Omicron.
Florent Giacomin, un résident de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, a d’ailleurs effectué sa première commande en ligne lors des derniers jours. En raison de sa condition médicale, il sort très peu et a décidé de couper les contacts sociaux le plus possible.
« J’ai eu un cancer, il y a quelques années. Je suis en rémission, mais j’ai un système digestif qui est demeuré assez fragile. Donc, on fait attention, mais je voulais avoir de bons et vigoureux fruits et légumes », raconte-t-il lors d’une entrevue avec Le Journal.

Il a donc décidé de se tourner vers une entreprise de Dorval qui s’appelle Choisissez The Fresh One. Il a passé sa commande en ligne et on lui a fait sa livraison dans la même journée.
« J’ai été globalement satisfait, surtout pour les produits locaux. Le service était vraiment bien, on peut même suivre le trajet des livreurs », explique-t-il.

Situation sous contrôle
À l’instar de Florent, plusieurs familles dont les membres sont malades ou en isolement ont décidé de faire de même et les épiciers ont remarqué une hausse.
« Nous connaissons une augmentation importante du volume de commandes en ligne par rapport à la période prépandémie. La situation est bien en mains, avec des plages horaires de livraison encore disponibles pour les prochains jours », a souligné Claudine Leblanc, porte-parole pour Sobeys/IGA.
Même son de cloche pour l’épicier Metro, qui a maintenant un site de traitement de commandes depuis juin 2021 pour le marché du grand Montréal.

« Nos équipes sont en mesure de faire face à la demande croissante depuis quelques semaines pour notre service d’épicerie en ligne », a souligné Marie-Claude Bacon, vice-présidente, communications, chez Metro.
Pour les clients de la banlieue ou ceux vivant à la campagne, Metro a des magasins qui font la préparation des commandes et qui offrent la livraison et la cueillette, selon le service offert dans la région.
Pas comme en mars 2020
Mais selon Mme Bacon, le niveau de la demande n’a pas atteint celui observé au début de la pandémie en mars et avril 2020.
Pour l’épicier en ligne Goodfood, la période des Fêtes est toujours plus lente, mais on a remarqué « une solide croissance pour le nouveau service de livraison sur demande lors des dernières semaines ».
La situation n’étonne guère le spécialiste de l’agroalimentaire Sylvain Charlebois qui a remarqué un engouement pour les commandes en ligne.
« Avant Omicron, on avait estimé que toutes les deux semaines, 15 % des ménages québécois commandaient de la nourriture en ligne, au détail. Maintenant, avec les cas qui augmentent, c’est sûr que les épiciers vont être plus débordés », constate le professeur de l’Université Dalhousie.
Tout de même plus long
Au début de la pandémie, les commandes étaient traitées dans un délai de 7 à 8 jours. Il y a quelques semaines, le consommateur pouvait s’attendre à la recevoir en quelques heures.
« Là, avec Omicron, on devra attendre 24 heures dans les centres urbains. Et il peut y avoir des ruptures de stock et des problèmes avec les chaînes d’approvisionnement », prévient M. Charlebois.
Selon lui, les épiciers sont mieux préparés qu’en 2020 pour faire face à la demande, mais les clients veulent plus d’exactitude.
« Les gens veulent maintenant de la performance, et les attentes sont évidemment plus élevées », croit-il.