Olymel investit 142M$ à Trois-Rivières mais ferme deux usines


Louis Deschênes
Olymel fermera deux usines pour centraliser une partie de ses opérations à l’usine La Fernandière de Trois-Rivières grâce à un projet d’agrandissement de 142M$.
Actuellement, l’usine La Fernandière est connue pour ses saucisses, mais la gamme de produits sera élargie dans le porc et la volaille dans la nouvelle usine intégrée ultramoderne.
Les travaux commenceront dans les prochains jours et le début des opérations est prévu pour le printemps 2026.

«Je suis né à Trois-Rivières, mon grand-père a fondé La Fernandière, ça fait une belle continuité, s’est réjoui Yanick Gervais, PDG d’Olymel, lors de l’annonce, mardi. Je n’ai pas vu ce type d’investissement là à Trois-Rivières, je dirais, de toute ma vie.»
Pour mettre en place ce projet, Olymel fermera ses usines de Cap-de-la-Madeleine et d’Anjou.
Tous les employés qui étaient en Mauricie seront réaffectés à Trois-Rivières, tandis que les travailleurs de l’usine d’Anjou le seront sur les sites d’Olymel à Berthierville et à Saint-Esprit.
Dans ses nouvelles installations de Trois-Rivières, Olymel aura besoin de 400 travailleurs. Les dirigeants confirment ainsi la création d’une cinquantaine de nouveaux postes dans la région de la Mauricie à court et à moyen terme.
Usine de l’avenir
La nouvelle usine intégrée est un pas vers l’avenir, estime Yanick Gervais, qui pensait à ce projet depuis 18 mois afin d’optimiser la production, en voie d’être complètement automatisée.
«Que ce soit au niveau de la cuisson, du tranchage, de l’emballage, de la mise en caisse, de la palettisation... Donc on va avoir des robots palettiseurs, des véhicules autonomes aussi qui vont se déplacer dans l’usine», explique M. Gervais pour démontrer l’ampleur de la modernisation des nouvelles installations.
Pour ce faire, Olymel travaillera avec Premier Tech, de Rivière-du-Loup, qui va gérer l’intégration des équipements.

«L’annonce qui est faite démontre qu’on est capable de mettre l’intelligence artificielle au service de la productivité, de la compétitivité et de l’optimisation des opérations», a mentionné le ministre du Travail, Jean Boulet, qui était sur place mardi matin.
En croissance
La guerre commerciale avec les États-Unis est venue changer les habitudes de consommation et de nouvelles portes se sont ouvertes pour le fabricant de saucisses, notamment dans l’Ouest canadien.
Cette tendance d’achat local a poussé les dirigeants d’Olymel à aller de l’avant avec une usine plus performante afin de répondre à la demande grandissante.
«Les gens font le choix de manger québécois, de manger canadien [...] Je pense qu’on se positionne très bien pour le futur», constate Yanick Gervais.
Le montage financier de 142M$ pour l’agrandissement de l’usine La Fernandière est entièrement privé.
Dans le passé, Olymel avait bénéficié de généreuses subventions publiques. En 2021, le gouvernement du Québec et Investissement Québec avaient investi une somme de 150M$ en vue de soutenir son développement.
En 2023, Olymel annonçait la fermeture de son usine de Vallée-Jonction, créant une onde de choc dans la municipalité et dans la région de la Beauce.
Un an plus tard, c’est l’usine de Saint-Jean-sur-Richelieu qui fermait ses portes.
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