Occasion parfaite pour Mathieu Darche


Marc de Foy
Quelle belle nomination que celle de Mathieu Darche à titre de vice-président des opérations hockey et de directeur général des Islanders de New York! Ces deux titres signifient qu’il aura carte blanche et qu’il se rapportera directement aux cinq copropriétaires de l’équipe new-yorkaise.
Comme la plupart de ses futurs homologues de la LNH, Darche a fait ses classes avant d’accéder à ces nouvelles fonctions. Il a travaillé sept ans sous l’égide de Julien BriseBois, qui est reconnu comme figurant parmi les meilleurs de la profession. L’association entre les deux hommes était un naturel. BriseBois et Darche cassaient souvent la croûte l’été avec Guy Boucher et Martin Raymond, deux diplômés de McGill tout comme Darche.
BriseBois est pour sa part un ancien de l’Université de Montréal, où il a étudié en droit.
Ordonné et organisé
Darche est un bonhomme ordonné et organisé. Issu d’une famille qui accorde une grande importance aux études, il s’est muni d’un bac en marketing et en affaires internationales avant de tenter sa chance comme joueur de hockey professionnel.
C’était bien pensé.
Il a quadrillé les ligues mineures dans tous les sens, poussant même une ponte jusqu’en Allemagne, où il a joué une saison, avant d’obtenir une première véritable chance dans la LNH avec le Lightning, puis avec le Canadien.
À sa dernière saison avec le Tricolore, il faisait partie du comité de négociations de l’Association des joueurs de la LNH pour le renouvellement de la convention collective. Gary Bettman a décrété un arrêt de travail qui a sapé la première moitié de la saison 2012-2013, mais Darche s’est fait remarquer par le commissaire et d’autres dirigeants du circuit pendant le conflit pour ses connaissances dans le monde du travail.
Il a ensuite mis ses diplômes à profit en occupant un poste de vice-président en services mondiaux d’expédition de toutes sortes chez Delmar International. Son travail l’amenait à se rendre régulièrement en Asie.
C’était une grosse job.
Lorsque BriseBois lui a offert de devenir son adjoint, en 2019, il n’a fait ni une ni deux. Il a déménagé en Floride avec sa conjointe, Stéphanie, et ses fils, Samuel et Benjamin.
Roy devrait rester
Son arrivée à la tête des opérations hockey n’est pas sans faire jaser un peu. Dans un marché tel que New York, certains pensaient que les Islanders jetteraient leur dévolu sur un gros nom pour succéder à l’illustre Lou Lamoriello. Le nom de Brendan Shanahan, congédié par les Maple Leafs de Toronto jeudi, a circulé.
Mais pourquoi les propriétaires des Islanders auraient-ils confié la destinée de leur organisation à quelqu’un qui n’a pas réussi à mener les Leafs aux grands honneurs malgré les moyens financiers dont il disposait?
Les Islanders ont préféré repartir à neuf avec un homme qui leur insufflera une nouvelle philosophie.
Il n’y a pas de mal à ça.
Un directeur général doit bien commencer quelque part. C’est le cas de la plupart des directeurs généraux de la LNH.
Bill Zito a fait ses débuts comme DG des Panthers de la Floride à l’âge de 56 ans. Agent et propriétaire de sa propre firme de représentation d’athlètes pendant 18 ans, Zito a monté les échelons avec les Blue Jackets de Columbus pendant sept ans, lui aussi, avant de succéder à Dale Tallon chez les Panthers.
À 48 ans, Darche a l’âge parfait pour se lancer dans sa nouvelle aventure. C’est un gros mandat qui l’attend à Long Island. Il devra d’abord se pencher sur le cas de Patrick Roy. Il serait surprenant qu’il ne lui accorde pas la chance de rester derrière le banc.
Darche se préparera ensuite pour le repêchage, lui qui aura la chance de parler au tout premier rang grâce au choix remporté à la loterie par les Islanders.
La logique voudrait enfin qu’il décrète une phase de relance semblable à celle du Canadien, l’effectif des Islanders étant parmi les plus âgés de la ligue.
Bonne chance, M. Darche!