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L'article provient de Le Journal de Montréal
Voyages

Observer les 35 couples de plongeons huards... mais de loin, dans le parc de la Mauricie

Des panneaux explicatifs pour sensibiliser les usagers à la présence des plongeons huards ont été installés ce printemps au parc national de la Mauricie.
Des panneaux explicatifs pour sensibiliser les usagers à la présence des plongeons huards ont été installés ce printemps au parc national de la Mauricie. © Marie-France Bornais
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2025-06-21T12:00:00Z
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Au lac du Fou, dans le parc de la Mauricie, deux canoteurs remontent vers le stationnement. «Il devait y avoir de la vague?» Ça a ben l’air: leur canot virait «boutte pour boutte» dans les bourrasques. Je m’assois sur le quai qui bardasse dans la tempête. Pas de huards en vue. De grands panneaux d’interprétation me rappellent de garder mes distances avec cet oiseau emblématique du parc.

En entrevue après mon séjour, Marc-André Valiquette, écologiste, chef d’équipe à Parcs Canada, raconte qu’il n’y a que 35 couples de huards sur tout ce territoire, qui compte 150 lacs et mesure 536 kilomètres carrés.

• À lire aussi: «Le dimanche, il mouille encore à siaux..»: un week-end de camping sous la pluie dans le Parc de la Mauricie

Un inventaire des huards est effectué depuis 1987, l’année où l’oiseau a déserté tous les lacs iconiques du parc: le Wapizagonke, le lac du Caribou, le lac Édouard. 

«La situation était assez problématique. On s’est mis à suivre en juin la présence des couples territoriaux. On fait un deuxième inventaire au mois d’août pour vérifier le succès reproducteur. Présentement, ça va super bien pour le nombre de couples territoriaux: ça a doublé depuis 1987.»

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Des oiseaux territoriaux

Seulement 35 couples? «Si c’est un lac de moyenne taille, disons jusqu’à 50 hectares, il y a assurément juste un seul couple sur un lac.»

«Pour les lacs plus grands [Caribou, Wapizagonke], il peut y avoir plus [d]'un couple, parce que ce sont des lacs qui font 200-300 hectares.» Un seul couple niche donc sur le lac du Fou, qui compte pourtant plusieurs petites baies.

Marc-André Valiquette précise que c’est une bête sensible au dérangement. «Quand les gens s’approchent des nids, les adultes peuvent avoir un comportement territorial pour essayer de les chasser.»

«Ça fait [de] belles photos, un huard qui court sur l’eau, qui bat des ailes et qui vocalise, mais pendant ce temps-là, il n’y a pas de huard qui s’occupe des œufs, qui sont à la merci des prédateurs.»

Ce printemps, des panneaux explicatifs ont été mis en place juste avant l’ouverture du parc pour rappeler aux pagayeurs (canot, kayak, planche à pagaie...) de garder une distance d’«au moins 100 mètres des huards» et d’utiliser des téléobjectifs pour les photographier.

«Quand je regarde les statistiques à plus long terme, étrangement, là où ça va moins bien, la reproduction, c’est dans les lacs un peu plus fréquentés par les gens. Pour éviter de revenir à la situation qu’on avait en 1987, on a redoublé les efforts de sensibilisation. Il faut rester loin des nids et assez loin des adultes qui sont accompagnés des jeunes huards.»

Comme des cas de mortalité causés par du matériel de pêche ont aussi été répertoriés, il faut aussi cesser de pêcher s’il y a un huard à proximité.

On peut participer au programme «Comptez pour la protection du huard» en rapportant nos observations.

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