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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Obésité et médication: une pédiatre met en garde contre l’Ozempic

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QUB radio

2023-06-22T15:17:14Z
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L’Ozempic, un médicament vendu comme un produit miraculeux pour perdre du poids sur les réseaux sociaux, est un véritable fléau montrant notre incapacité de traiter l’obésité, estime une lipidologue et pédiatre spécialiste de l’obésité et des maladies cardiovasculaires. 

Ce médicament est utilisé pour traiter les gens souffrant de diabète de type 2. Il est aussi possible de l’utiliser pour traiter l’obésité, mais avec des suivis médicaux serrés.

«L’injection miracle vient avec des suivis professionnels, a affirmé la Dre Julie St-Pierre au micro d’Alexandre Dubé à QUB radio. Si tu n’as pas des gens avec toi pour t’accompagner, modifier tes habitudes de vie, tu vas voir un regain de poids à l’arrêt de la médication, et même une prise de poids plus grande qu’avant la prise du médicament.»

  • Écoutez la chronique de la journaliste Florence Lamoureux qui explique ce qu’est l’Ozempic, suivie d’une entrevue avec la Dre Julie St-Pierre, lipidologue et pédiatre spécialiste de l’obésité et des maladies cardiovasculaires, au micro d’Alexandre Dubé sur QUB radio:

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Selon la pédiatre, ceux qui choisissent de prendre de l’Ozempic sans suivi ont un très haut risque de se retrouver à l’urgence en raison des effets secondaires et de la dose mal ajustée.

« Il y a tellement de demandes pour l’Ozempic que les assureurs ne veulent plus payer, explique la Dre St-Pierre. On prive des gens qui en ont vraiment besoin.»

L’obésité et notre capacité de la traiter

Depuis des années, la Dre Julie St-Pierre travaille avec les enfants souffrant d’obésité. Même en 2023, elle constate qu’il y a encore beaucoup de stigmatisation envers cette condition «qui n’est pas une question de volonté». Selon elle, le gouvernement du Québec pourrait en faire plus.

«Je suis fâchée! Ça fait 10 ans qu’année après année, je pars avec ma petite bourse de quêteuse. Je vais cogner aux portes du gouvernement pour savoir si le budget sera renouvelé pour les suivis d’enfants souffrant d’obésité», a exprimé la Dre St-Pierre.

Et chaque fois, c’est le même scénario, même si l’obésité est en hausse fulgurante au Québec.

«On me fait attendre une réponse pendant des mois, déplore-t-elle. Mon personnel ne sait pas s’il va garder son travail. Les parents et les enfants sont inquiets de savoir s’ils vont garder leur médecin et leur suivi», a affirmé la pédiatre.

Cette dernière affirme que 80% des maladies chroniques, comme une crise cardiaque, proviennent de l’obésité. De même, 30 types de cancer sont aussi associés à l’embonpoint.

«C’est désastreux de voir à quel point notre société est déresponsabilisée de soigner les gens. On est des autruches au Québec, et on est incapable de se sortir la tête du sable. Il faut faire quelque chose et prendre ça au sérieux», a-t-elle lancé.

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