«Nunami là où le vent chante»: Elisapie Isaak fait découvrir en chansons le territoire où elle est née


Guillaume Picard
C’est à un très beau concert que nous convie Elisapie Isaak, sur le territoire qui l’a vue grandir, dans Nunami là où le vent chante.
La chanteuse a invité des amis artistes à pousser la note dans un igloo, avec la volonté de leur faire connaître les traditions du territoire où elle est née, le Nunavik, et de leur présenter sa communauté. Le tournage a eu lieu à la mi-janvier dernière sous la houlette du réalisateur Christian Lalumière.

Le spectacle se poursuit aussi dans une salle communautaire où la population a été conviée à assister à cette rencontre unique entre autochtones et allochtones.
Elisapie accueille notamment Beatrice Deer, Pierre Kwenders, Half Moon Run et plusieurs invités représentant la culture inuite, dans ce rendez-vous qui sera présenté à Télé-Québec, ce samedi 15 mars, à compter de 21h.
Elle jase avec son frère Charlie Tarkirk et l’on voit bien des images d’archives de sa famille, qui est très musicale.
Dans le village d’Inukjuak, où vivent plus de 1800 habitants, la chanteuse va d’abord à la rencontre de personnes qui font des igloos dans le but de préserver cet héritage culturel.

Les images de ce secteur de la baie d’Hudson sont magnifiques et nous permettent de mieux connaître cette région arctique méconnue des gens qui vivent dans le sud du Québec. Elisapie, qui produit ce projet, voulait fièrement montrer sa terre natale.
«De montrer ce côté unique et riche d'où je viens, la fierté du peuple, la beauté et la douceur, le rythme qu'on incarne lié au territoire. Mais surtout qu'on puisse découvrir les artistes. Et partager cette beauté avec les gens qui regardent», a-t-elle dit dans un échange courriel avec l'Agence QMI, puisqu'elle se trouve en ce moment en Australie.
Comme Elisapie le dit, «la lumière est magique» et le «vent chante» au Nunavik, d’où le titre de cette proposition touchante, qui permet de bâtir des ponts entre les Inuits et le reste du Québec.
«C'est un rendez-vous pour tous, autant les Inuits que les allochtones québécois. Le Nord fait partie du Québec et on oublie souvent de l'inclure à notre télé, c'est une responsabilité en tant qu'artiste et productrice de tendre la main et de montrer ce vaste territoire et les gens qui y habitent», a indiqué Elisapie.
Pourrait-on en faire un événement annuel?
Comme il est rare de tourner dans la toundra, Elisapie n'est pas certaine de l'idée qu'on lui lance de faire de ce concert un rendez-vous annuel.
«J'appelle ce show «le miracle». Tout était contre nous, la neige qui n'arrive pas en avance, la densité de neige dure à travailler et à trouver à cause des changements climatiques, les prévisions de température. On a eu de la chance d'avoir une équipe super ouverte et flexible. Et les artistes prêts à tout et surtout les gens d'Inukjuak qui ont travaillé fort pour rendre tout ça possible. Même si on a perdu une journée et demie, on est fiers encore plus de ce show. Alors, disons qu'on est game et on a de l'expérience! On sait à quoi s'attendre!» a dit l'artiste. À suivre donc.
Elisapie Isaak prendra part à la 5e édition du variété musical Le Grand Solstice dans le cadre de la Fête nationale des autochtones. Elle termine aussi le documentaire Hudson Bay(bies).