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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Nouvelles règles sur les pourboires: des restaurateurs toujours pas en règle

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Photo portrait de Marie-Laurence Delainey

Marie-Laurence Delainey

2025-05-20T21:00:00Z
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En raison de problèmes techniques de leurs terminaux de paiement, plusieurs restaurants continuent d’offrir des options de pourboires en pourcentage après les taxes, une pratique désormais interdite par la loi.

Si vous avez remarqué que votre restaurant préféré vous propose toujours un pourcentage de pourboire après les taxes, il n’est pas le seul, et c’est probablement en raison de son fournisseur de terminaux de paiement. Deux semaines après l’entrée en vigueur des règles sur les pourboires, des dizaines de restaurants au Québec n’ont toujours pas réussi à obtenir une mise à jour de leurs terminaux de crédit et de débit, s’exposant ainsi à des sanctions.

«Oui, ça contrevient à la loi, mais les gens le savent, je ne veux pas que mes serveurs écopent en attendant que les mises à jour se fassent. [...] On dépend des compagnies de terminaux de paiement», admet de manière très lucide le propriétaire du Bistro le Cerf-Volant, Matthieu Bonneau.

Les terminaux de paiement du restaurant situé à Tétreaultville proposent aux clients de choisir un pourboire en dollars, mais présentent aussi des options de pourboires avec les taxes, même si ça ne respecte pas la nouvelle réglementation. «On va bien avertir le client avant le paiement que c’est avec les taxes et ça facilite la chose. [...] J’offre l’option légale [et] on laisse cette option [pourcentages après les taxes] pour ceux qui ne veulent pas se casser la tête. Je le défends et je l’assume», soutient celui qui rappelle que c’est une solution temporaire.

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Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY
Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY

Lors de notre passage, le restaurateur venait d’ailleurs tout juste de recevoir ses nouveaux terminaux de paiement, qui doivent comprendre les options de pourboires avant les taxes, et il s’apprêtait à les installer.

Si plusieurs restaurateurs qui ne peuvent toujours pas offrir des suggestions de pourboires en pourcentages avant les taxes ont choisi de retirer cette option en attendant d’être conformes, d’autres comme Pizza Kazza à Sainte-Julie, en Montérégie, laissent les options de pourboires après les taxes accompagnées de qualificatifs comme «excellent», «bon» ou «correct», ce qui est interdit, selon la nouvelle loi. «J’ai appelé le technicien, il va venir et régler la situation dans deux, trois jours», explique brièvement le propriétaire, qui préfère garder l’anonymat.

Au moins une des succursales de la chaîne de restauration rapide Lafleur, située à Brossard, propose aussi toujours des pourboires incluant les taxes. Aucun employé n’a rendu nos appels pour offrir une explication.

Une rare entreprise qui respecte les délais

L’entreprise québécoise de solutions de paiement PayFacto affirme être l’une des rares à avoir permis à ses clients de respecter les délais.

«On a travaillé très fort pour que nos clients soient prêts. On était prêts environ un mois et demi avant la date, mais l’enjeu c’est les grosses compagnies de paiement, que ce soit les Moneris, Global, Clover [ou] First data, des compagnies qui bougent un peu moins vite, qui ont des enjeux à s’intégrer. [...] Ça a pris un peu de temps avant que ces gens-là puissent nous envoyer des spécifications, donc à l’exception de Moneris, ces gens-là sont en retard», explique le vice-président exécutif au développement des affaires et au marketing, Denis Robert.

Au bureau du ministre de la Justice et de la Protection du consommateur, Simon Jolin-Barrette, on rappelle que les restaurateurs contrevenants s’exposent à des sanctions. «Les restaurateurs disposaient d’une demi-année afin de se préparer à l’entrée en vigueur de la loi et pour procéder aux ajustements nécessaires. Il ne nous appartient pas d’expliquer pourquoi certains restaurateurs ne seraient pas conformes. Cela étant dit, si les pratiques de certains restaurants ne sont pas conformes à la loi, rappelons qu’ils s’exposent à des plaintes et incidemment à des pénalités», a écrit l’attaché de presse du ministre, Julien Garon.

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