Nouvelle grève des cols bleus de Laval pendant les Jeux de la francophonie

Kevin Crane-Desmarais
Alors que Laval s’apprête à accueillir des milliers de visiteurs pour les Jeux de la francophonie canadienne, le Syndicat des cols bleus de Laval (SCBL) annonce une nouvelle grève qui débutera jeudi à 14h et se poursuivra jusqu’à samedi, 19h.
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Il s’agit du deuxième arrêt de travail depuis le printemps, après une première grève tenue pendant la semaine de relâche scolaire.
Malgré une séance de négociations tenue hier entre la Ville et le syndicat, aucune entente n’a été conclue.
Le SCBL a aussitôt annoncé des moyens de pression en marge des Jeux. Il affirme toutefois ne pas vouloir perturber les activités sportives.

«Le but n’est pas d’empêcher les gens de participer aux Jeux de la francophonie. On veut être visibles, mettre de la couleur sur le terrain et dénoncer l’attitude de l’employeur», a déclaré Louis-Pierre Plourde, président du SCBL, en entrevue à TVA Nouvelles.
Une offre salariale déjà alignée sur les demandes
Selon nos informations, la Ville de Laval avait accepté lundi une hausse salariale de 21,5% sur six ans, soit une offre correspondant aux cibles évoquées par le président syndical lui-même lors d’une entrevue en mars dernier à TVA Nouvelles.
Avec cette hausse, certains employés pourraient toucher jusqu’à 105 000$ par année.
Le syndicat estime toutefois que «quelques points» supplémentaires sont encore nécessaires.
«On croit que la Ville a les moyens et peut faire les bons choix politiques pour conclure cette négociation», a affirmé M. Plourde.
Des demandes d’amélioration de services refusées
En contrepartie de cette augmentation salariale, la Ville demande, selon nos informations, certaines améliorations de l’organisation du travail. Parmi celles-ci, on retrouve l’intégration d’un mécanisme volontaire d’heures supplémentaires de trois heures pour permettre de terminer les chantiers en cours et réduire les inconvénients pour les citoyens ainsi que l’optimisation du processus de distribution des tâches, qui prendrait actuellement entre 30 et 45 minutes chaque matin.
«Aider des gestionnaires incompétents à faire leur travail, ça me fait toujours plaisir», a lancé M. Plourde, tout en précisant que le syndicat est ouvert à discuter d’améliorations dans le cadre d’un comité de travail.
Des négociations difficiles depuis des mois
Les relations de travail sont tendues. Les cols bleus sont sans convention collective depuis le 31 décembre 2021.
Les négociations traînent depuis plusieurs mois, ponctuées de nombreux revirements: plus de 1000 demandes syndicales au départ, sept changements de négociateur du côté syndical et plusieurs dates de rencontre annulées, d’après une source près du dossier.
Toujours selon les informations de cette source, on indique parmi les demandes syndicales – non confirmées par le SCBL – avoir effacé une quarantaine de sanctions disciplinaires avec un dédommagement de 27 000$, incluant un congédiement pour bris volontaire d’équipement, estimé à des dizaines de milliers de dollars.
Le maire Boyer défend l’offre de la Ville et appelle à une entente
Interrogé sur l’état des négociations, le maire de Laval, Stéphane Boyer, a défendu la position de la Ville.
«Mon rôle, c’est de gérer rigoureusement l’argent des citoyens tout en offrant des conditions de travail décentes à nos employés. C’est pourquoi nous avons accepté la demande salariale du syndicat. En retour, nous avons proposé des améliorations pour rendre l’organisation du travail plus efficiente, mais celles-ci ont été refusées jusqu’à maintenant par l’exécutif syndical. Nous poursuivrons les négociations de bonne foi, dans l’espoir d’en arriver à une entente rapidement», a écrit le maire de Laval à TVA Nouvelles par l’entremise de son cabinet.
En dépit des tensions, les discussions se poursuivent. En attendant, les cols bleus prévoient de manifester mardi soir à la cérémonie d’ouverture des Jeux.