Pierre-Yves McSween de retour à la barre d’une émission grand public
Steve Martin
Après quelques saisons de L’indice McSween et la parenthèse que fut L’enquête McSween, notre as des finances personnelles est de retour à la barre d’un magazine grand public. Nouvelle formule, même souci de démocratiser un sujet que certains trouvaient autrefois trop costaud pour la télé.
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Pierre-Yves, en quoi la formule de McSween est-elle différente de celle de ton ancienne émission, L’indice McSween?
La formule de L’indice McSween a été créée il y a peut-être neuf ans, alors nous avons voulu nous adapter un peu à ce qui se passe aujourd’hui. Nous avons, par exemple, un segment qui s’appelle «Hors circuit» et durant lequel on rencontre des gens qui sont populaires, mais qui n’ont pas nécessairement suivi les circuits traditionnels. Certains d'entre eux, plus connus des jeunes, ont acquis leur notoriété grâce au Web, et c’est notre mission de les faire découvrir aux gens qui consomment plutôt du contenu télé. Il y a aussi un segment qui s’appelle «La question à 20 $» et dans lequel je pose des questions sur les finances personnelles, l’économie et tous les enjeux qui sont liés au sujet, à des personnes choisies par hasard. Si elles connaissent la bonne réponse, je leur donne 20 $.
Et sinon, le billet retourne dans ta poche...
Exactement! Dans un autre segment, je prends un café avec un professionnel du milieu; ça peut être un notaire, un avocat, un conseiller. Un spécialiste des ressources humaines nous a notamment parlé des conséquences du retour au télétravail depuis la pandémie. Qu’est-ce que ça implique pour les entreprises, pour les employés? Il a aussi été question de fraudes. On rencontre des gens qui se sont fait arnaquer pour comprendre les méthodes des fraudeurs. On jase aussi avec des expats qui nous exposent les avantages et désavantages de vivre en Australie, par exemple. On a notamment discuté avec une femme qui vit en Suisse, et on a bien beau dire qu’ils paient moins d’impôts là-bas, qu’ils ont certains avantages, mais quand ton loyer te coûte 7000 $ par mois, on peut penser que la facture se transporte ailleurs!
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L'autre constante dans tes projets, c’est ton approche légère de la finance, un sujet d’ordinaire sérieux.
Oui, mais si, dans L’indice McSween, j’étais taquin et je me déguisais pour certains segments, là, on revient davantage à une formule «adulte». Et puis, le marché des médias étant ce qu’il est actuellement, nous avons aussi dû nous adapter et être encore plus efficaces. On a aussi trouvé une façon d’aborder la question d’une manière à intéresser encore plus les jeunes, qui doivent aujourd’hui faire face à des enjeux qui n’existaient pas il y a 10 ans.
On peut dire que l'humour a bien fonctionné pour toi: les projets s’enchaînent d’année en année.
Ça fonctionne bien, à date. Il faut dire que l’approche plus sérieuse de L’enquête McSween faisait qu’on choisissait un sujet par émission, alors il y avait toujours le risque que ça n’intéresse pas certaines personnes. Le retour à la formule magazine nous permet, en contrepartie, de produire des segments qui peuvent être partagés sur le Web. Comme on a quatre, cinq sujets par émission, ça nous donne plus de flexibilité qu’avec un seul documentaire portant sur le même sujet.
Quelle est, selon toi, la perception la plus fausse qu’entretiennent les gens au sujet de la finance?
Que la base est compliquée. En fait, c’est beaucoup plus simple qu’on pense. C’est certain qu’il y a des commentateurs qui rendent ça presque «mystique»; pourtant, les calculs sont très simples quand on choisit de regarder les choses en face, d’essayer de comprendre et qu’on est prêt à avancer, étape par étape. Certaines personnes me disent que, depuis qu’elles ont commencé à m’écouter il y a cinq ou six ans, elles ont changé des choses et commencent aujourd’hui à voir les impacts de leurs nouvelles habitudes. À la base, personne n’aime vraiment l’argent. Moi-même, je n’aime pas l’argent; ce n’est pas fascinant, mais on ne peut pas faire comme si ça n’existait pas. On a tous besoin de se nourrir et on est tous touchés par des phénomènes comme l’inflation.