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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Nouvel atelier d'ébénisterie à Québec: deux femmes dans un vieux métier d'hommes

Les associées de l’Atelier Sépia, Yanicka Boivin et Pascale Ouellet, sont des passionnées de leur travail en ébénisterie.
Les associées de l’Atelier Sépia, Yanicka Boivin et Pascale Ouellet, sont des passionnées de leur travail en ébénisterie. Photo Louis Deschenes
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Photo portrait de Louis Deschênes

Louis Deschênes

2025-07-07T04:00:00Z
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Exerçant un des plus vieux métiers du monde, deux femmes dans la jeune trentaine viennent de se lancer dans le vide en ouvrant leur atelier d’ébénisterie à Québec.

Les associées de l’Atelier Sépia, Yanicka Boivin et Pascale Ouellet, restaurent des chaises, des tables, des bureaux et des lits depuis maintenant un mois.

«J’ai eu un coup de cœur avec elle [Yanicka]. Ça fait peut-être un an que je suis comme là: quand est-ce qu’on se part en affaires?» confie Pascale entre deux coups de sableuse.

«Je trouve ça important de mentionner qu’on est deux femmes, qu’on est dans une industrie qui est entourée d’hommes, mais qu’on veut prendre notre place», affirme Yanicka.

Cette dernière a fait son cours en ébénisterie dans un centre de formation professionnelle, tandis que sa collègue Pascale a appris le travail manuel dès son enfance.

«Mon père est super habile de ses mains. Quand j’étais petite, j’avais une maison de Barbie avec tous les petits murs que j’avais faits avec mon père», se souvient-elle.

Forte demande

Les deux inséparables travaillaient aux Ateliers de la Pente Douce depuis environ quatre ans et c’est dans ce milieu de création qu’elles ont pu confirmer leur passion pour le bois.

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Elles ont aussi constaté que la demande est très forte pour ce type de métier ancien et que souvent les ébénistes doivent refuser des contrats.

«Il n’y a pas beaucoup de relève. C’est vraiment un métier qui se perd, tellement qu’un moment donné je pense qu’on va refuser du travail», lance Yanicka.

Dans ces circonstances, les deux artisanes sont très fières d’assurer une relève au Québec.

«À 30 ans et à 31 ans, c’est certain qu’on est considérées comme des jeunes», dit en riant Pascale.

Yanicka Boivin et Pascale Ouellet sont fières de faire un métier traditionnellement exercé par les hommes.
Yanicka Boivin et Pascale Ouellet sont fières de faire un métier traditionnellement exercé par les hommes. Photo Louis Deschenes

Un peu de nostalgie

D’ailleurs, les locaux nouvellement occupés par l’Atelier Sépia étaient ceux de l’ébéniste Julien Tremblay, un monsieur de 90 ans, qui exerçait sa passion jusqu’à l’an dernier.

C’est maintenant son petit-fils qui est propriétaire de la bâtisse et c’est avec un peu de nostalgie qu’il a accepté de louer à des travailleuses qui feront revivre les outils de l’époque.

«Oui je pense que ça rend la chose spéciale [...] en espérant être autant sur la coche que lui», soulignent les deux filles.

Au-delà de tous les facteurs qui les ont poussées à fonder leur propre commerce, Yanicka Boivin et Pascale Ouellet voient aussi un retour aux racines dans un monde de surconsommation.

Sans porter de jugements faciles, elles constatent que les gens ont pris l’habitude d’acheter de nouveaux meubles sans trop se questionner sur le reste, font-elles remarquer.

Les deux jeunes entrepreneures sont ainsi fières de voir qu’elles recyclent de vieux objets et qu’elles contribuent à un monde meilleur.

«C’est quand même valorisant. Nous, on fait du neuf avec du vieux», concluent-elles.

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