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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Nouveaux soupçons de corruption dans l'achat de vaccins au Brésil

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Agence France-Presse

2021-06-30T15:04:43Z
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Un haut fonctionnaire du ministère de la Santé du Brésil a réclamé des pots-de-vin au représentant d'un fournisseur de vaccins contre la COVID-19, selon le journal Folha de S. Paulo, une nouvelle révélation potentiellement explosive pour le gouvernement Bolsonaro.

• À lire aussi: Une suspecte affaire d'achat de vaccin risque d'éclabousser Bolsonaro

Luiz Paulo Dominguetti, représentant de l'entreprise Davati Medical Supply, a assuré à ce journal de référence au Brésil avoir proposé au gouvernement de lui vendre 400 millions de doses du vaccin AstraZeneca.

Il aurait rencontré le directeur de le la logistique du ministère de la Santé, Roberto Dias, dans un restaurant d'un centre commercial de Brasilia, et ce dernier lui aurait demandé de lui verser un dollar par dose de dessous-de-table pour conclure la vente, qui n'a finalement pas eu lieu, car M. Dominguetti a refusé de payer cette somme. 

Mardi soir, peu après la publication de l'article de Folha de S. Paulo, M. Dias a été limogé du ministère.

Le laboratoire AstraZeneca a expliqué dans un communiqué qu'il n'utilisait jamais d'intermédiaire pour proposer des vaccins à des gouvernements.

Le gouvernement brésilien a par ailleurs noué depuis plus d'un an un partenariat avec AstraZeneca pour la production locale du vaccin à l'institut Fiocruz de Rio de Janeiro par le biais d'un transfert de technologie.

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Cette nouvelle accusation s'ajoute à une longue liste d'irrégularités présumées sur lesquelles se penche depuis deux mois une commission d'enquête parlementaire du Sénat (CPI) sur la gestion de la pandémie qui a fait plus d'un demi-million de morts au Brésil.

«C'est une accusation grave. Nous allons convoquer M. Dominguetti à une audience de la commission vendredi», a tweeté mardi soir Omar Aziz, président de la CPI.

La semaine dernière, un autre fonctionnaire du ministère de la Santé a dit avoir subi des «pressions atypiques» pour approuver l'importation de doses du vaccin indien Covaxin qu'il jugeait surfacturées.

Devant la CPI, ce fonctionnaire et son frère, le député Luis Miranda, ont révélé avoir fait part de leurs soupçons à Jair Bolsonaro, mais aucune mesure n'aurait été prise par le président.

Lundi, trois sénateurs ont déposé devant la Cour suprême une demande d'ouverture d'enquête contre le chef de l'État pour «prévarication».

Cette demande a été transmise par Rosa Weber, magistrate de la haute cour, au bureau du procureur de la République Augusto Aras, un allié de Jair Bolsonaro. L'adjoint de M. Aras a dit mardi soir qu'il se refusait à ouvrir une enquête tant que la CPI était en cours, pour éviter tout «conflit» entre les investigations.

Mercredi, des manifestations sont prévues à Brasilia et les représentants de plusieurs partis d'opposition ont l'intention de déposer au Parlement une «super demande de destitution» du président Bolsonaro.

Plus de 120 demandes similaires ont déjà été déposées, mais la procédure ne sera ouverte que si le président de la chambre basse, Arthur Lira, décide de la soumettre au vote. Ce dernier est lui aussi un allié de Jair Bolsonaro. 

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