Nouveau contrat : Marie-Philip Poulin prêche par l’exemple


Patric Laprade
On reconnaît les vrais leaders non pas par ce qu’ils disent, mais bien par ce qu’ils font. La capitaine de la Victoire de Montréal, Marie-Philip Poulin, en est un excellent exemple.
Selon les informations que j’ai obtenues, la vedette de la Victoire de Montréal a signé une prolongation de contrat avec l’équipe, contrat qui devait se terminer à la fin de la saison. Une nouvelle entente qui, aussi surprenant que cela puisse paraître, ne fera pas d’elle la joueuse la mieux payée de la ligue.
En effet, en plus d’avoir accepté une prolongation, celle qui a pourtant été choisie la joueuse la plus utile et l’attaquante de l’année dans la LPHF en 2024-2025 a aussi accepté une restructuration de contrat qui réduira son salaire pour la prochaine saison.
La raison est fort simple: aider la Victoire à boucler son budget et à respecter la masse salariale, dans le but d’avoir une équipe compétitive et de remporter une première coupe Walter.
Et Poulin ne serait pas la seule. L’équipe a de la difficulté à rester en dessous du cap salarial et d’autres joueuses de premier plan avec la Victoire ont aussi reçu une offre de restructuration de contrat : moins aujourd’hui, plus demain.
Une vraie leader
La célèbre numéro 29 n’est pas la seule vedette de hockey à avoir accepté moins d’argent afin de jouer avec une équipe gagnante et espérer à un championnat. Les Sidney Crosby, Patrice Bergeron et Martin Brodeur l’ont tous fait dans la LNH.
De plus, c’est un secret de polichinelle que Poulin, entre ses contrats publicitaires, ses commandites, Équipe Canada et ses signatures d’autographes, était l’une des seules joueuses de hockey à bien gagner sa vie avant même le début de la LPHF.
Remarquez que ça n’enlève rien à son geste.
Au contraire, ça démontre à quel point Poulin est plus qu’une joueuse vedette. Elle est toute une leader et prêche par l’exemple.
Cela démontre aussi à quel point Danièle Sauvageau et son équipe travaillent d’arrache-pied pour avoir une équipe compétitive sur la glace, et ce, malgré la perte de plusieurs joueuses à la suite du repêchage de l’expansion et du marché des joueuses autonomes.
Essayer de tout faire rentrer
D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que la Victoire est l’une des seules équipes à n’avoir annoncé aucune signature de contrat parmi ses joueuses choisies au plus récent repêchage. On essaye de faire en sorte que tout s’emboîte.
C’est également ma compréhension que certaines joueuses récemment signées avec l’équipe auraient accepté moins d’argent pour jouer à Montréal et aussi, qu’elles auraient accepté d’en prendre moins cette saison que la prochaine.
Les arguments pour signer au rabais à Montréal sont nombreux.
Jouer avec Poulin est un incitatif pour plusieurs. Jouer pour une équipe qui aspire aux plus grands honneurs en est une autre, de même que jouer dans un marché de hockey aussi incroyable que celui de Montréal. Et n’oublions pas qu’avec Caroline Ouellette et Kori Cheverie parmi le personnel d’entraîneurs de la Victoire et d’Équipe Canada, et Poulin qui est aussi la capitaine des deux équipes, ce n’est pas un mauvais endroit pour une Canadienne qui veut se faire remarquer.
Donc non, Poulin ne sera pas la mieux payée la saison prochaine, elle qui l’était lors des deux premières saisons, avec un salaire oscillant autour des 120 000 $ par année en devises américaines.
Certains médias rapportent qu’Emily Clark d’Ottawa et Sarah Fillier de New York seraient les mieux payées la saison prochaine. Et bien qu’ils n’aient pas tort, il faut toutefois amener un bémol à tout ça. Il y a une différence entre le salaire d’une saison et la valeur moyenne annuelle d’un contrat.
Une ligue à court terme
Au final, malgré la perte d’excellentes joueuses, Montréal s’en sort bien avec l’ajout de Hayley Scamurra, Shiann Darkangelo, la Québécoise Jade Downie-Landry, de même que des jeunes repêchées telles que Nicole Gosling, Natálie Mlýnková et la Mascouchoise Maya Labad.
Toutefois, avec une masse salariale d’un peu plus de 1 342 000 $ en dollars américains pour 23 joueuses (58 350 $ en moyenne), ça demande un peu de gymnastique et de la bonne volonté de tout le monde. Les effets du repêchage de l’expansion et de sa mauvaise gestion au niveau de la ligue se font clairement sentir.
Comme l’a mentionné Danièle Sauvageau, pour l’instant la LPHF est une ligue à court terme et on travaille fort à Montréal pour gagner, mais surtout, pour gagner rapidement.