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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Des enquêteurs pour punir les délinquants de la vidange

Notre journaliste s’est promené dans Ville-Marie et a constaté que malgré les contraventions, les gens continuent de salir

Nous allons porter de l’autre côté de la rue le recyclage qui était enterré sous des poubelles.
Nous allons porter de l’autre côté de la rue le recyclage qui était enterré sous des poubelles. Photo Louis-Philippe Messier
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2025-06-08T04:00:00Z
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À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


La guerre aux contrevenants des poubelles est encore loin d’être gagnée dans l’arrondissement de Ville-Marie malgré l’augmentation des inspections et des constats d’infraction depuis deux ans et c’est un peu décourageant.

Les inspecteurs d’arrondissement portent bien leur titre.

Ils doivent jouer les enquêteurs, cogner aux portes, parler aux gens et chercher dans les sacs pour débusquer les délinquants de la vidange. Je les ai accompagnés jeudi pendant l’une de leurs missions d’inspection.

Frédéric Fleurent doit fouiller dans des sacs souvent peu ragoûtants pour retrouver des indices.
Frédéric Fleurent doit fouiller dans des sacs souvent peu ragoûtants pour retrouver des indices. Photo Louis-Philippe Messier

Dans un dépôt sauvage sur la rue Robin, non loin d’Atateken, une boîte Amazon nous fournit un nom.

Toutefois, l’adresse est un peu loin d’où nous nous trouvons.

«C’est probablement un colis qui s’est fait voler devant chez quelqu’un et que le voleur a ensuite utilisé comme poubelle», constate Frédéric Fleurent, inspecteur principal dans l’arrondissement de Ville-Marie.

«Attention de ne pas vous piquer!» me lance-t-il tandis que j’entreprends de fouiller ladite boîte qui contient des restes de bagels et des seringues, mélange très montréalais.

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Une couette maculée d’urine recouvre les vidanges et le recyclage pêle-mêle. Un sac rempli de bran de scie très lourd est aussi là... Impossible de savoir qui l’a posé ici.

Ce dépotoir officieux quasi permanent suscite des plaintes fréquentes au 311.

Ce dépôt de la rue Robin près de Atateken est problématique et semble «nourri» par de nombreux délinquants de la vidange.
Ce dépôt de la rue Robin près de Atateken est problématique et semble «nourri» par de nombreux délinquants de la vidange. Photo Louis-Philippe Messier

«À moins de poster quelqu’un derrière un arbre pour guetter jour et nuit, c’est impossible de savoir d’où ça vient», déplore Philippe Sabourin, le porte-parole de la Ville.

Le camion de recyclage, lui, passe sans s’arrêter devant ce tas hétéroclite.

Pas Marie Kondo

Problème similaire plus loin sur la rue Montcalm devant un édifice à loyer modique: quelques zéros du civisme ont lancé leurs poubelles par-dessus les sacs de recyclage déjà éventrés par un ramasseur de canettes peu consciencieux... de sorte que la collecte a aussi ignoré ce dépôt.

Les gaillards qui courent derrière le camion n’ont pas le temps de jouer à Marie Kondo et de trier le recyclable salubre du jetable.

Avec M. Fleurent, nous ramassons le recyclage non contaminé et allons le porter de l’autre côté de la rue, pour l’autre passage du camion.

Nous démêlons le recyclage des vidanges...
Nous démêlons le recyclage des vidanges... Photo Louis-Philippe Messier

Sur Sainte-Catherine, devant ce qui doit être un logement Airbnb, des sacs noirs pleins de pots vides de commandes de bouffe traînent... à cinq jours de la collecte.

Le présumé touriste coupable n’a pas laissé son passeport. On ne peut pas l’identifier.

Celui qui a laissé ce sac, probablement un résident d’un logement Airbnb, n’a pas pu être identifié.
Celui qui a laissé ce sac, probablement un résident d’un logement Airbnb, n’a pas pu être identifié. Photo Louis-Philippe Messier
Sévérité accrue

«Je note les endroits où le problème se répète, je demande à la voirie de ramasser, j’envoie la brigade propreté sonner aux portes et parler aux gens près des lieux», énumère M. Fleurent, qui estime donner lui-même plus de trois fois plus de constats d’infraction qu’à ses débuts il y a quatre ans.

Ses 16 collègues et lui ont effectué 3210 inspections en 2022 et 12 544 en 2024. Ils ont donné 251 constats avec amendes à payer en 2022 et 622 en 2024.

On les comprend d’être à bout de patience...

Souhaitons-leur encore un sursaut de sévérité pour 2025.

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