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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Voici ce qu'on a pensé de la pièce «En attendant Godot», classique du dramaturge Samuel Beckett, à l’affiche à La Bordée

Photo NICOLA-FRANK VACHON
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Photo portrait de Yves Leclerc, Agence QMI

Yves Leclerc, Agence QMI

2025-04-27T16:55:21Z
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Godot. On l’attend, on l’attend et on l’attend. Il va peut-être arriver. Il n’arrivera peut-être jamais.

Classique du théâtre et du dramaturge Samuel Beckett, En attendant Godot est à l’affiche jusqu’au 17 mai à La Bordée.

Cette œuvre phare du théâtre de l’absurde, créée à Paris en 1953, raconte l’histoire de Vladimir et Estragon, deux clochards qui attendent l’arrivée d’un certain Godot, qu’ils ne connaissent pas vraiment. Une arrivée qui est toujours retardée et peut-être remise au lendemain.

Tout au long de cette attente, Vladimir, interprété par Michel Nadeau, directeur artistique de La Bordée, et Estragon, personnifié par Vincent Champoux, discutent, s’amusent, s’obstinent et philosophent sur la vie. Lors de cette attente, ils feront la connaissance de Pozzo, un homme riche et autoritaire, et de Lucky, son serviteur qu’il maltraite.

En attendant Godot est une œuvre à plusieurs niveaux de lecture. L’auteur a toujours refusé de donner son interprétation sur son œuvre. Les analyses y voient une illustration de l’absurdité de l’existence et aussi une réflexion métaphysique sur la vie humaine.

Vladimir et Estragon évoluent sur un plateau scénique ouvert composé d’un chemin de cailloux et d’un arbre sans feuilles. On peut voir, de chaque côté, les rampes d’éclairage et tous les éléments techniques de la salle.

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Du jeu très physique

Vincent Champoux et Michel Nadeau font preuve d’une belle complicité sur les planches. Ça fonctionne. Champoux excelle et montre de beaux moments de sensibilité dans le personnage d’Estragon.

Photo NICOLA-FRANK VACHON
Photo NICOLA-FRANK VACHON

Dans la peau du serviteur Lucky, Charles Roberge offre du jeu très physique, lors de ses multiples culbutes sur le sol. Il ne parle pas beaucoup, sauf lors d’un monologue rapide, incohérent et incompréhensif qui a soulevé le public. Les spectateurs, lors de la représentation de mercredi dernier, ont applaudi ce segment. Ce qui n’arrive pas très souvent durant une pièce.

«Ça a fait passer le temps», lance Vladimir après le départ des étranges Pozzo et Lucky.

Une des belles séquences de cette pièce, mise en scène par Olivier Normand, réside en cet ajout d’un segment psychédélique, où un groupe d’enfants évoluent dans un rêve autour des deux clochards endormis.

L’arrivée de Godot est encore remise au lendemain. Vladimir et Estragon n’en peuvent plus d’attendre. Ils sont désespérés, mais ils gardent l’espoir de le voir arriver.

Photo NICOLA-FRANK VACHON
Photo NICOLA-FRANK VACHON

D’une durée de deux heures sans entracte, En attendant Godot mélange absurdité et attente, qui sont jumelées à une réflexion sur le sens de la vie. Une vie, où parfois, on attend et on s’ennuie. Elle aborde aussi une amitié entre ces deux personnes et qui bouge au fil du temps.

Une fois l’absurdité de la situation acceptée et la réalisation que ce foutu Godot n’arrivera jamais faite, cette nouvelle version de l’œuvre de Beckett s’avère être un beau moment de théâtre.

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