Nos prédictions pour le premier tour des séries dans la NFL: retour sur mes choix de début de saison


Stéphane Cadorette
Avec les séries qui débutent, c’est le moment de me prêter à un exercice encore plus difficile et douloureux que les prédictions. Rien de plus pénible pour l’ego que de revenir sur ce que ma boule de cristal vous révélait en début de saison.
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Au risque de se répéter, il faut le dire et le redire. C’est bien facile de faire des prédictions à l’automne, puis d’aller se cacher dans une grotte en espérant que personne ne découvre les méfaits commis.
Je préfère plaider coupable, votre honneur! Ne dit-on pas que faute avouée est à moitié pardonnée?
Parlant de moitié, justement, j’ai vu juste sur sept des 14 équipes qui se retrouvent en séries. Il y a pire, considérant le côté imprévisible de la NFL. Il reste qu’à l’école, il n’y avait pas de petit collant dans mon cahier quand je revenais avec une note de 50%.
Pour les Bills, Dolphins, Chiefs, Eagles, Cowboys, Lions et 49ers, je ne me suis pas trompé. Les Ravens, Browns, Steelers, Texans, Packers, Buccaneers et Rams ont semé le brouillard dans ma vision et m’empêchent de déboucher un grand cru pour festoyer.
Bon, il faut dire que je donnais une chance aux Jets et aux Bengals de se qualifier. Pas de chance, quand Aaron Rodgers et Joe Burrow sont tombés, c’était déjà deux prédictions dans les égouts.
Quelques bons coups

Tout n’est pas que noir, quand même! Regardez le classement de la division Est de la conférence américaine, par exemple.
C’est comme si j’avais eu accès à l’almanach des sports de Biff Tannen, dans Retour vers le futur.
Les quatre équipes sont tombées exactement dans le bon ordre et j’entrevoyais même la catastrophe pour les Patriots avec une fiche de 6-11, ce qui m’a valu de recevoir quelques tomates de la Pats Nation. Leurs partisans avaient raison, ils m’ont légèrement déjoué en faisant encore pire que prévu avec une fiche de 4-13.
Dans un écrit devenu aujourd’hui prophétique, j’avais même annoncé que ce serait probablement la fin de Bill Belichick. Non mais, quand même!
Je vous annonçais aussi le grand retour vers la lumière des Texans, avec une deuxième place dans leur division. Bravo, mais j’ai quand même manqué d’audace, puisqu’ils ont même dépassé mes attentes en finissant à 10-7 plutôt que 7-10, avec la première place en poche.
J’ai démontré une certaine clairvoyance aussi en annonçant la régression de deux équipes en apparente ascension, les Chargers et les Giants, qui étaient des séries l’an dernier. Bingo!
Plusieurs mauvais coups

C’est probablement à ce moment que j’ai échappé ma boule de cristal en bas d’un 27e étage... C’est le temps de vous révéler, fracture de l’ego à l’appui, ma prédiction la plus lamentable.
Je confesse avoir vécu dans un univers parallèle où les Panthers remportaient leur division avec un dossier de 9-8 et un jeune quart-arrière qui serait flamboyant en Bryce Young. Voir les Panthers finir dans la cave de la ligue avec une fiche de 2-15 m’a donné le goût de vivre de façon permanente en position fœtale. Laissez-moi vérifier, il y a certainement eu erreur au montage, je vous reviens...
Je me suis aussi accroché les pieds en vous disant que les Packers connaîtraient une saison d’adaptation difficile avec leur nouveau quart-arrière Jordan Love, qui a finalement été une révélation. C’est un cas de grossière indécence de ma part et je ne réclamerai assurément pas 200 avant de passer en prison!
Que dire des Ravens, que j’ai tassés du portrait des séries avec une vulgaire fiche de 9-8 et qui présentent aujourd’hui la meilleure fiche de la NFL? Ce ne sera peut-être pas la prison pour cette offense, mais au moins le banc de punition. Ou plus ennuyeux encore, le confessionnal.
N’allez quand même pas me parler des Rams! Je ne les ai jamais vus venir, mais ne faites pas semblant. Vous non plus!
Le champion du Super Bowl sera...
En septembre, je misais sur une victoire des Bengals au Super Bowl 58 contre les 49ers. On se reprendra pour les Bengals quand leur divin enfant retrouvera la santé.
Bien entendu, je reste avec les 49ers. Je ne rejetterai pas une équipe qui m’aide à bien paraître dans un si cruel exercice d’autodérision. Leurs adversaires, plutôt que les Bengals, seront les Bills.
D’ailleurs, j’aurais envie de vous annoncer une victoire des Bills, mais après des prédictions difficiles, je vais y aller avec le choix plus sûr, les Niners. Sans rancune, la Bills Mafia, et bonnes séries!
SÉRIES 1er TOUR
SAMEDI
HEURE ÉQUIPES MES CHOIX
16h30 Cleveland à Houston TEXANS
20h Miami à Kansas City CHIEFS
DIMANCHE
HEURE ÉQUIPES MES CHOIX
13h Pittsburgh à Buffalo BILLS *(reporté à lundi, 16 h 30, en raison d'une tempête)
16h30 Green Bay à Dallas COWBOYS
20h LA Rams à Detroit RAMS
LUNDI
HEURE ÉQUIPES MES CHOIX
20h Philadelphie à Tampa Bay EAGLES
* En congé: Ravens, 49ers
RÉSULTATS DE LA SEMAINE DERNIÈRE: 10 en 16 (62,5%)
TOTAL CETTE SAISON: 174 en 272 (64%)
LES CHOIX DU JOURNAL
Browns de Cleveland (11-6) c. Texans de Houston (10-7)
DEUX BELLES SURPRISES

Qui aurait osé prédire une présence en séries pour les Browns et les Texans? Ces deux équipes logeaient au sous-sol de leurs divisions respectives il y a un an et entretiennent maintenant les plus grands espoirs.
Les Browns s’amènent à Houston armés de leur défensive élite, qui a limité les adversaires à 4,5 verges par jeu, un sommet dans la ligue. Myles Garrett va certainement tourmenter le quart recrue C.J. Stroud, tout comme la tertiaire. Les Browns ont réussi 18 interceptions, le troisième plus haut total cette saison.
Il y a aussi le bon vieux Joe Flacco, qui connaît une résurrection plus médiatisée que celle de Lazare dans la Bible. Il a gagné ses quatre derniers départs avec des gains supérieurs à 300 verges chaque fois en plus de 11 passes de touché. Il a l’habitude de marcher sur l’eau en séries, avec un dossier de 10-5, dont 8-5 sur la route.
Les Texans ne sont pas en reste avec Stroud. L’équipe est jeune et pourrait souffrir du manque d’expérience, mais Stroud est vraiment spécial. Normalement, les quarts recrues en arrachent (1-5 en séries à leur premier départ dans les 10 dernières années), mais il peut profiter d’une défense qui n’est pas la même sur la route. Les Browns ont donné 13,9 points par match à Cleveland et 29,4 par match à l’étranger.
Ma prédiction: Browns 20 Texans 24
Dolphins de Miami (11-6) c. Chiefs de Kansas City (11-6)
POTENTIEL EXPLOSIF

L’attaque la plus explosive de la ligue n’est plus celle des Chiefs, mais celle des Dolphins. Quelques facteurs pourraient toutefois freiner la machine.
Le premier de ces facteurs, c’est le froid glacial annoncé à Kansas City. La température sera sous zéro et c’est très connu que les Dolphins ne connaissent pas beaucoup de succès dans ce genre d’environnement. D’ailleurs, qu’il fasse froid ou non, leur dossier de 4-9 depuis l’an dernier en décembre et janvier n’inspire pas confiance.
On fait grand bruit du retour attendu de Tyreek Hill à Kansas City, mais là réside l’autre facteur qui pourrait limiter la production offensive des Dolphins. Hill est incommodé par une blessure à la cheville et par une autre au quadriceps. Jaylen Waddle est aussi hors de combat depuis deux semaines et sa présence est incertaine.
Le jeu au sol des Dolphins avec Raheem Mostert et De’Von Achane est très sous-estimé, et les Chiefs sont 18es contre la course. C’est possiblement la clé pour les Dolphins par temps froid.
Les Chiefs se défendent très bien contre la passe et avec 57 sacs au compteur, il n’y aura pas une grande marge de manœuvre pour Tua Tagovailoa. L’attaque de Patrick Mahomes ne trouve pas ses repères depuis plusieurs semaines, mais la défense des Dolphins est tellement criblée de blessures, particulièrement sur le front, qu’il y a lieu de croire à un réveil.
Ma prédiction: Dolphins 20 Chiefs 24
Steelers de Pittsburgh (10-7) c. Bills de Buffalo (11-6)
SUR UNE LANCÉE

Même si leurs matchs sont parfois plus serrés qu’ils devraient l’être, les Bills sont l’une des équipes de l’heure avec cinq victoires de suite. Leur fiche de 5-1 contre les équipes qui sont des séries démontre qu’ils sont déjà en mode éliminatoire depuis un bout.
C’est une saison plutôt cardiaque pour le quart-arrière Josh Allen, qui alterne entre les jeux spectaculairement impossibles et les revirements à s’arracher les cheveux. Quand vient le temps d’aller chercher un match, il est souvent au meilleur de sa forme. L’attaque doit continuer de passer par un équilibre entre Allen et le porteur James Cook, puisque les Steelers cèdent 115 verges au sol par rencontre.
Les Bills montrent un dossier de 7-1 à la maison, avec des écarts moyens de 14,8 points. Ils sont clairement dans leur élément à Buffalo.
L’attaque des Steelers a vécu des soubresauts encourageants depuis l’arrivée de Mason Rudolph au poste de quart. Il est 3-0 comme partant, il complète 74,3% de ses passes et les Steelers ont inscrit 27 points en moyenne avec lui.
Défensivement, toutefois, la perte de l’arracheur de têtes T.J. Watt s’annonce fatale. En 11 matchs sans lui au fil des ans, la fiche des Steelers est de 1-10, avec 26,3 points accordés par match, comparativement à 19,8 quand il joue.
Ma prédiction: Steelers 13 Bills 26
Packers de Green Bay (9-8) c. Cowboys de Dallas (12-5)
GROS AVANTAGE DU TERRAIN

Il n’y a pas d’avantage du terrain plus marquant actuellement dans la NFL que celui des Cowboys à Dallas. Dans le palace de Jerry Jones, les locaux ont gagné leurs 16 derniers matchs, dont huit cette saison par un écart moyen de 21,5 points.
Pour les Packers, la clé sera de freiner le receveur CeeDee Lamb. Depuis l’an dernier, il a accumulé 53 réceptions de 20 verges ou plus, un sommet dans la ligue. La défense de Green Bay concède 10,3 verges par passe complétée, ce qui la relègue au 18e rang. Lamb compte sept matchs cette saison avec 11 réceptions ou plus, ce qui démontre sa constance.
L’entraîneur-chef des Cowboys, Mike McCarthy, ne voudra pas perdre la face contre l’équipe qu’il a dirigée de 2006 à 2018. Une sortie expéditive pourrait même lui coûter son poste.
Les Packers doivent être pris au sérieux, même s’ils sont semés septièmes dans la conférence. On parle beaucoup de Jordan Love et de son éclosion fantastique avec 18 passes de touché à ses sept derniers matchs, mais il ne faut pas dormir sur le porteur de ballon Aaron Jones. Depuis la semaine 15, il est le meneur dans la ligue avec 411 verges au sol.
En fin de compte, les Cowboys sont trop complets pour l’échapper, mais l’équipe qui fait le plus mal aux Cowboys est souvent... les Cowboys.
Ma prédiction: Packers 23 Cowboys 30
Rams de Los Angeles (10-7) c. Lions de Detroit (12-5)
30 ANS D’ATTENTE

Le 8 janvier 1994, il y a 30 ans, les Lions étaient les hôtes de leur dernier match de séries à Detroit. Difficile d’imaginer à quel point les partisans seront bruyants et déjantés au Ford Field.
Il y a les 30 ans d’attente interminable, mais aussi le grand retour du quart-arrière Matthew Stafford, qui guide désormais l’attaque des Rams. Son vis-à-vis, Jared Goff, a tellement été ridiculisé au fil des ans qu’il serait difficile de ne pas se réjouir pour lui s’il connaît un fort match. Il sera certainement motivé à faire mal paraître l’homme qui l’a chassé de Los Angeles, l’entraîneur-chef Sean McVay, qui ne croyait plus en lui.
Il reste que les Rams ne sont clairement pas une proie facile. Avant le répit donné à leurs partants à la semaine 18, leur moyenne de points par match s’élevait à 31,8 lors de leurs six derniers duels.
Quand le quatuor de Stafford, Cooper Kupp, Puka Nacua et Kyren Williams est en santé, cette attaque est redoutable. C’est sans parler que s’il y a un élément qui sème son lot d’inquiétudes à Detroit, c’est la défense des Lions. Depuis la semaine 9, les Lions concèdent 25,6 points par match et à quatre reprises, ils en ont donné au moins 28.
On souhaite sincèrement aux résilients partisans des Lions de goûter enfin au bonheur. Pour vrai! Mais en oiseau de malheur, on leur prédit un faux pas au mauvais moment.
Ma prédiction: Rams 34 Lions 31
Eagles de Philadelphie (11-6) c. Buccaneers de Tampa Bay (9-8)
LE TEMPS DE SE RÉVEILLER

Qui va gagner ce duel entre les Eagles, qui ne cessent de s’enliser, et les Buccaneers, qui ont plutôt bien fini la saison, mais qui ne sont pas des champions de division très redoutés?
La glissade des Eagles est épique. Avec 10 victoires et une défaite au début décembre, ils semblaient les rois du monde. Puis, cinq défaites en six matchs et il devient difficile de croire en eux. Surtout en sachant que le quart Jalen Hurts et son receveur préféré, A.J. Brown, traînent des bobos.
Il y a plus que les blessures qui inquiètent, cependant. Depuis la semaine 13, les Eagles montrent le pire différentiel de revirements de la ligue à -11. Incroyable! Ils terminent aussi la saison 2023 avec le cinquième pire différentiel de points (+5) pour une équipe qui revendique au moins 11 victoires. Bref, il y a vraiment quelque chose qui cloche.
Du côté des Bucs, tout est imprévisible. Le noyau est expérimenté, mais il y a quand même 14 joueurs qui n’ont jamais pris part à un match de séries. À quel point Baker Mayfield pourra-t-il transporter l’attaque? Il a connu une excellente séquence avant les deux dernières semaines de la saison, mais face aux Eagles en septembre, il n’a gagné que 146 verges.
C’est peut-être une erreur de croire que les Eagles peuvent retrouver leur élan, mais sur papier, ils ont clairement l’alignement le plus talentueux.
Ma prédiction: Eagles 23 Buccaneers 17