Nos impressions sur le doublé Heart et Cheap Trick lors du passage de la tournée «Royal Flush» au Centre Vidéotron


Yves Leclerc, Agence QMI
Soirée sous le signe de la nostalgie, Heart a valsé entre son côté sucré et celui plus givré des années 70 lors du passage de la tournée Royal Flush au Centre Vidéotron.
C’est dans un Centre Vidéotron bien rempli que la formation originaire de Seattle a jonglé avec ses chansons plus rock et plus lourdes ainsi que celles plus commerciales des années 80.
Les grosses tounes rock et givrées comme Magic Man, Bebe Le Strange et Barracuda, se sont jumelées aux mégasuccès plus sucrés comme Never, Alone, These Dreams et What About Love.
Les sœurs Wilson ont parti le bal avec la solide et lourde Bebe Le Strange. On aurait aimé, à la tombée du rideau, voir Ann Wilson bouger, mais on savait que ça n’arriverait pas. La chanteuse de 74 ans a fait une chute sur la glace lors des répétitions pour cette tournée, et elle s’est fracturé un coude. On la retrouve, statique, dans un fauteuil roulant, entourée de sa sœur Nancy et cinq musiciens. Avec quatre guitaristes aux commandes, ça sonnait gros et c’était très rock.
Sur Magic Man, Ann Wilson en arrache, la voix est plus basse. Mais ce titre, écrit il y a 50 ans, est tellement puissant musicalement qu’on lui pardonne. Même chose lors de Barracuda et Crazy on You, un autre grand cru de cette même époque.

Les chansons sont interprétées avec des tonalités plus basses pour lui permettre d’y arriver. Ça ne doit pas être évident non plus, de chanter assise et d’aller chercher des tonalités qu’elle produisait à 25 ans. C’est certainement beaucoup lui demander.
Sa voix, tout à coup, est meilleure sur Love Alive, Straight On, These Dreams et jumelée à quelques mesures de Let’s Dance, de David Bowie.
À 71 ans, Nancy Wilson est toujours dynamique dans sa façon de jouer de la guitare, sautillant souvent sur place. Elle a encore beaucoup d’énergie, celle-là.

Lors de Going to California, de Led Zeppelin, Ann Wilson est solide vocalement et donne les frissons. Un des beaux moments de la soirée. Ça sera aussi le cas durant The Ocean, une autre reprise de Led Zep. Heart est très à l’aise avec le répertoire du quatuor britannique.
Après 90 minutes de concert, c’était le temps des immenses riffs de guitare de Barracuda, une des grandes chansons de l’histoire du rock. C’était la fin, et tout le monde était visiblement heureux.
Cheap Trick
En ouverture de soirée, Cheap Trick a offert une heure de rock rugueux et un peu obscur.
Robin Zander, Tom Petersson et Rick Nielsen en ont mis du temps avant de sortir leurs bombes.
Il a fallu attendre The Flame, neuvième titre de leur prestation, pour sentir un début d’ambiance. Pas que ce n’était pas bon, mais on avait hâte d’entendre les grosses tounes. Ce qu’ils ont fait, en fin de parcours, alignant les I Want You to Want Me, Dream Police et Surrender.