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L'article provient de Le Journal de Montréal

«Nos différences peuvent devenir nos plus grandes forces» – Luca «Lazylegz» Patuelli, porte-parole de la Semaine québécoise des personnes handicapées

Luca «Lazylegz» Patuelli.
Luca «Lazylegz» Patuelli. Photo d’archives
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Photo portrait de Bruno Lapointe

Bruno Lapointe

2025-06-01T19:20:00Z
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Après avoir défié les pronostics toute sa vie, le danseur Luca «Lazylegz» Patuelli se lance un nouveau défi de taille: faire tomber les stéréotypes grâce à son titre de porte-parole de la Semaine québécoise des personnes handicapées.

Le public québécois a découvert les talents de Luca Patuelli, dit «Lazylegz», grâce à l’émission Révolution en 2021. Pourtant, avant même de poser un pied sur le plateau de TVA, le danseur montréalais avait fait tomber moult barrières en se présentant, béquilles en main, sur les planchers de danse et scènes de la planète entière.

Luca Patuelli est en effet né avec l’arthrogrypose, une condition rare affectant les os, les articulations et les muscles. Celle-ci peut se manifester de manière différente chez chacun; dans son cas, ce sont les jambes et les pieds qui sont visés. Et c’est la danse qui lui a permis d’accepter sa différence.

«Dans le hip-hop, tout le monde veut être différent, se démarquer comme il peut. Et moi, mon handicap me permet de le faire. Je suis la preuve que nos différences peuvent devenir nos plus grandes forces», avance-t-il.

Le goût de «tout lâcher»

Certes, il a d’ores et déjà fait sa marque, devenant même une référence dans le milieu de la danse. Mais son ascension dans le domaine n’a pas toujours été aisée; il y a une dizaine d’années, Luca Patuelli avoue avoir songé à «tout lâcher». Il avait beau fouler les plateaux prestigieux – dont celui d’Ellen DeGeneres –, la naissance de sa fille aînée, Aura, apportait son lot de difficultés.

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«Les gens regardaient ma carrière aller, et ils étaient heureux pour moi. Mais en réalité, je n’allais pas bien. Quand j’ai réalisé que je n’arrivais pas à prendre ma fille dans mes bras comme tous les autres pères, j’ai trouvé ça très difficile. J’étais prêt à tout lâcher. C’est ma femme, Melissa, qui m’a aidé en me rappelant que l’adaptation, c’était dans mon ADN. Ça avait toujours fait partie de ma vie», confie-t-il.

Depuis désormais quatre années, Luca Patuelli s’implique auprès de la Semaine québécoise des personnes handicapées, d’abord à titre d’ambassadeur, puis en tant que co-porte-parole (rôle qu’il partage avec Rosalie Taillefer-Simard).

C’est dans le cadre de cette semaine que Luca Patuelli présentera son spectacle, No Excuses No Limits, au cours des prochains jours. Déjà applaudie des États-Unis à Singapour en passant par l’Allemagne et le Mexique, cette production théâtrale bilingue réunit des danseurs venus des quatre coins de la planète qui font étalage de leurs talents et se confient sur les différentes étapes de leur parcours afin de sensibiliser le public à leur cause.

Pour sa fille

Cette cause, Luca Patuelli la défend pour lui-même, certes, mais également pour une personne bien spéciale: sa fille Luna, 5 ans, elle aussi née avec l’arthrogrypose. Celle-ci semble d’ailleurs destinée à suivre les traces de son père, ayant offert son premier récital de danse il y a quelques jours à peine.

Le danseur Luca «Lazylegz» Patuelli en compagnie de son épouse, Melissa Emblin, et leurs deux filles, Aura (9 ans) et Luna (5 ans).
Le danseur Luca «Lazylegz» Patuelli en compagnie de son épouse, Melissa Emblin, et leurs deux filles, Aura (9 ans) et Luna (5 ans). Photo fournie par LUCA PATUELLI

«Ma femme et moi, on a tellement pleuré de fierté en la voyant sur scène. Je suis sûr qu’elle va faire son chemin: elle a une grande force en elle... et la tête encore plus dure que moi», annonce Luca Patuelli en riant.


  • La Semaine québécoise des personnes handicapées se tient du 1er au 7 juin. Le spectacle No Excuses No Limits sera quant à lui présenté les 5 et 6 juin à la Maison de la culture Maisonneuve. Luca Patuelli a également récemment publié le livre jeunesse Funky: Le canard qui rêvait de danser.
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