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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Northvolt: quand la CAQ nous prend pour des twits

Photo d’archives, PIERRE-PAUL POULIN
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Photo portrait de Philippe-Vincent Foisy

Philippe-Vincent Foisy

2024-02-21T16:30:00Z
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La CAQ entretient-elle une méfiance malsaine envers la société civile dans le dossier Northvolt? 

Parce que si vous critiquez le projet ou le remettez en question: vous allez vous faire qualifier de militants!

C’est ce que le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon a fait récemment, en accusant «certains militants et certains journalistes tout aussi militants» d’entretenir «une méfiance malsaine à l’endroit des grands projets».

Ce genre d’attitude du gouvernement est exactement ce qui exaspère le plus les Québécois.

On n’est plus à l’époque de la pandémie où le point de presse de «papa Legault» était considéré comme parole d’évangile.

C’est normal que le public se pose des questions et qu’il les exprime en démocratie, surtout à la lumière des faits.

Les problèmes

Northvolt a-t-elle eu un passe-droit?

On a changé les règles lui permettant d'éviter le long processus du BAPE.

Et contrairement à ce que l’entreprise a déclaré, Northvolt a eu des discussions avec le gouvernement Legault sans s’inscrire au registre des lobbyistes avant ce changement de règlement.

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Son projet a été approuvé sur le même terrain où un projet immobilier avait essuyé un refus peu de temps avant.

Les milieux humides qui seront détruits ont une «haute valeur», selon les fonctionnaires du gouvernement.

On a accéléré sa demande d’approbation. La biologiste qui a accompagné la compagnie pour remplir son dossier est la même qui a signé l’évaluation finale.

Northvolt pourra procéder à des travaux majeurs sans obtenir d’autorisation ministérielle...

Et même Hydro-Québec a eu peur de manquer d’électricité avec les gros projets, dont Northvolt.

Des chroniqueurs économiques remettent même en question les éventuelles retombées du projet et de la filière...

Ce sont des faits qui proviennent de différents médias: Le Journal, Le Devoir, Radio-Canada et La Presse... entretiennent-ils tous cette méfiance malsaine envers les projets?

Le gouvernement n’a que lui-même à blâmer dans cette déconfiture.

Il aurait pu mettre les groupes écologistes autour de la table dès le début, négocier avec eux et Northvolt pour en arriver à un terrain d’entente.

Il aurait pu assumer: on va faire ça vite, on va sauter des étapes, mais ce projet est si bon qu’on va le faire.

Québec aurait aussi pu mettre cet enjeu-là à l’avant-scène lors de la dernière campagne électorale et demander un mandat clair pour bâtir une filière coûte que coûte.

Mais non...

Les grands projets

C’est faux de laisser entendre que les Québécois ne sont plus capables de bâtir de grandes choses.

Aujourd’hui encore, comme peuple, on peut bâtir Hydro-Québec.

Encore faut-il un gouvernement capable d’expliquer sa vision, de la défendre et de la vendre.

Quand René Lévesque a voulu nationaliser l’électricité, il a pris son bâton de professeur, il a expliqué, cigarette au bec, pourquoi le risque en valait la chandelle!

Il répondait aux critiques par des faits.

Il écoutait les peurs et y répondait.

Visiblement, n’est pas René Lévesque qui veut...

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